1.- Silence qualifié ? sauf à sonder les cœurs et les âmes au moyen d’on ne sait quel instrument ésotérique, le rapporteur savait donc ab initio ce que Securitas pensait et faisait, puisqu’il ne les a même pas interrogés … se contentant d’auditionner les valeureux limiers, leur cheffe et quelques autres personnes. Étrange lacune.
Extrait du rapport page 2 :
Les opérations d’enquête
Après s’être entretenu avec Mme la Conseillère d’Etat de Quattro et sa conseillère personnelle, Mme Sabrina Cohen, le soussigné a entendu les personnes suivantes :
- M. Eric Lehmann, commandant de la police cantonale ;
- le commissaire Jean-Christophe Sauterel, officier de presse de la police cantonale ;
- le lieutenant –colonel Alain Bergonzoli, commandant de la gendarmerie ;
- l’inspecteur principal adjoint H., chef des renseignements généraux de la police de sûreté (RG) ;
- M. V., juriste à la police cantonale.
Il a eu des entretiens téléphoniques avec M. O, responsable cantonal ad intérim de la protection des données, et M. le Juge d’instruction cantonal. Il a interpellé par écrit M. Urs von Daeniken, chef du Service d’analyse et de prévention (SAP) de la Police fédérale, qui lui a répondu par écrit.
Il a vu les émissions de la TSR « Temps présent » et « Mise au point », ainsi que le film tourné par les polices cantonale et lausannoise sur le G8.
Il a reçu de nombreux documents remis par les personnes entendues et a recueilli les articles de presse consacrés à l’affaire.
Après l’extension de son mandat, il a entendu de nouveau MM. Lehmann, Bergonzoli, Sauterel et H, puis, enfin, M. Jacques-François Pradervand, chef de la police de sûreté.
2.- Vérité révélée : sautant aux conclusions, on remarque l’absence totale de conditionnel. C’est inscrit dans le marbre d’un rapport, “les pandores vaudois n’ont rien demandé à Securitas et ne savaient pas grand chose, en tous cas pas les détails… en revanche ils connaissaient l’infiltration….”. Et comment le savaient-ils aussi mal ? pourvu que rien d’autre ne sorte venant contrecarrer ce bel optimisme.
Extrait du rapport page 9:
La police cantonale vaudoise n’a jamais donné de mandat de recherche de renseignements à Securitas ou à toute autre entreprise privée de surveillance.
Pendant la période du G8, elle a su que Securitas avait infiltré sur mandat de Nestlé un ou des groupes altermondialistes, sans connaître le nom du ou des groupes infiltrés, celui de la ou des « taupes » et les conditions de l’infiltration. Pendant la période du G8, la police cantonale a reçu des informations de la part de Securitas, qui les lui transmettait avec l’accord de Nestlé.
Après le G8, elle a cessé de recevoir des renseignements provenant d’une infiltration.
Elle a tout ignoré d’une éventuelle infiltration d’Attac pour la rédaction d’un livre sur « l’empire Nestlé » et du GAR ou Anti-rep.
Elle n’a connu ces infiltrations et les noms de Sara Meylan et de Shanti Muller qu’au moment de la diffusion des émissions « Temps présent » et « Mise au point » de juin et septembre 2008.
3.- Mélange des genres : il travaillait où avant de rejoindre la POLCANT le dénommé Bergonzoli ? chez … Securitas. On aurait peut-être pu le dire, par souci du détail.
Avec ce type d’investigations à décharge, aucune chance (risque ?) de trouver quoi que ce soit.
PS: le rapport anonymisé est ici, pour ceux qui voudraient voir.