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Appaloosa – Ed Harris devant et derrière la caméra nous fait son Eastwood

Par Bebealien

Ed Harris fait partie de cette génération d’acteurs ultra classes, au visage buriné, qui en impose juste en étant présent à l’écran. Il était déjà parti faire un tour derrière la caméra pour tourner Pollock, biographie du peintre éponyme dans laquelle il jouait déjà le premier rôle. Film plutôt réussi, un peu lourd, mais Harris était ultra convaincant dans le rôle de Pollock. Il reprend aujourd’hui sa double place pour un western au résonances très Eastwoodiennes…

Appaloosa – Beau casting pour un film surprenant

Virgil Cole et Everett Hitch sont deux Marshalls itinérants qui vendent leurs services de gardiens de la paix aux villes qui veulent bien les accueillir. La petite ville d’Appaloosa fait appel à eux après le meurtre du shériff local par Randall Brag, un homme d’affaire aux accointances douteuses. Mais ce travail simple devient compliqué quand Allison French, une jeune veuve, commence à mettre son nez dans des affaires qui ne le regardent pas.

Belle affiche mais j’aurai préféré Irons ou Henrisken sur l’affiche à la place de Zellwegger

Ed Harris marche sur les traces du grand Clint. C’est impressionnant de voir à quel point ce film se rapproche de la filmographie de l’inspecteur Harry. Beau casting, personnages d’hommes durs n’ayant pas peur de mourir mais n’aspirant qu’à une vie plus calme, personnages féminins vu comme intrusifs mais apportant finalement une part d’humanité, âpreté des dialogues, valeurs morales très masculines… et on pourrait continuer encore longtemps la liste.

Randall Bragg alias Jeremy Irons. Plus ca va plus sa gueule est intéressante

Ed Harris s’appuie avant tout sur un casting solide. A commencer par lui-même dans le rôle principal, son apparence dure collant particulièrement avec ce rôle de vieux macho. Il se fait épauler par Vigo Mortensen avec qui il avait eu l’occasion de travailler sur History of Violence. Comme d’habitude Vigo est parfait, se fondant à merveille dans un personnage un peu en retrait. René Zellwegger incarne la peste de service et arrive pour une fois à trouver un rôle dans lequel elle n’est pas exaspérante (ce qui n’est pas gagné vu comme j’ai du mal avec elle). C’est également avec grand plaisir qu’on retrouve Jeremy Irons beaucoup trop invisible depuis quelques années dans le rôle de Bragg. Enfin, Lance Henriksen incarne un tireur d’élite mercenaire.

Everett Hitch (Vigo Mortensen) un personnage taciturne mais fin tireur

Appaloosa sort des sentiers battus en étant imprévisible par rapport au genre du western. A commencer par les scènes de combat, ultra brèves, un peu à l’opposé du travail de Sergio Leone. A titre d’exemple, la plus grosse fusillade du film doit durer à peine dix secondes, et pourtant six personnes sont impliquées. Un style sec, efficace, et franchement plus réaliste que d’habitude.

Bon point également, et même si c’est déstabilisant de prime abord, le film arrive sans cesse à se détacher de ce qu’on est en droit d’attendre, et contourne les clichés pour apporter à chaque fois une solution intelligente ou surprenante à chaque nœud de l’intrigue. A commencer par la relation ambiguë entre Virgil et Allison, sorte de « je t’aime, moi non plus » entre un vieux de la vieille surpris de plaire à quelqu’un d’autre qu’une prostituée, et une fille perdue ne se sentant vivre qu’auprès du mâle dominant de la meute.

Ed Harris (Virgil Cole) parfait dans son rôle de brute cherchant à se ranger

On pourrait également parler d’un cheminement étrange du scénario, finissant avec un micro duel, là où on aurait pu être en droit d’attendre une scène de flingage épique. Bref Appaloosa surprend en allant là où on ne l’attend pas et en faisant fi des clichés. Mais est-ce pour autant un grand film ? Non. Le film est plaisant, mais il n’arrive pas pour autant à sublimer son cadre et à proposer un point de vue nouveau. Il se contente de raconter une histoire, mais il le fait bien et de manière très agréable. Vu la rareté des bons westerns au cinoche, il en vaut le coup.


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