Les maires-adjoints de quelques quartiers bordelais disposent désormais d’un fonds d’intervention local, ce qui leur permet d’être plus réactifs face aux demandes des habitants
Des ateliers d’urbanisme utopique, les services d’un écrivain public, l’installation de jeux pour enfants, la création d’un jardin thérapeutique pour les personnes âgées... Les quartiers fourmillent d’idées. Tous ces projets dits «de proximité» sont en passe de devenir plus faciles à monter. Les maires-adjoints des quartiers de Bordeaux viennent en effet d’être dotés par la Ville d’un fonds d’intervention local. Un budget qu’il gèrent de manière autonome, et qui leur permet par exemple de subventionner de leur propre chef les initiatives des associations de quartier. Ce nouveau mode de gouvernance de la ville était l’une des promesses de campagne d’Alain Juppé. Il vient d’entrer en vigueur lors du dernier conseil municipal dans cinq quartiers. «Ce budget décentralisé va nous permettre de toucher plus d’associations, espère Fabien Robert, maire-adjoint du quartier Saint-Michel-Nansouty-Saint-Genès. Une association qui souhaite obtenir une aide pour développer un projet peut désormais se tourner vers la mairie de quartier.» Au quartier Grand Parc-Paul Doumer, Anne-Marie Cazalet souhaite proposer gratuitement aux habitants les services d’un écrivain public, d’ici janvier : «Il y a une réelle demande de la population, explique l’élue, que ça soit pour une aide à la rédaction ou pour remplir des formulaires administratifs». Elle se réjouit d’avoir désormais «une plus grande latitude pour pouvoir accompagner les projets de proximité». Cette nouvelle donne politique ne séduit pourtant pas tout le monde. En mai dernier, Matthieu Rouveyre, conseiller général PS du 5ème canton de Bordeaux, regrettait que «ces sommes échouent dorénavant dans les mains de l’adjoint de canton pour du saupoudrage associatif essentiellement». Le découpage des quartiers est en effet calqué sur celui des cantons : «Ce découpage est totalement artificiel, car il ne correspond pas à des bassins de vie, affirme Pierre Hurmic, qui préside le groupe des Verts à la mairie. «Il y a là sans doute une volonté de conquête des nouveaux postes de conseillers généraux».
Annabelle Georgen