Retour à Madrid pour un long week-end impromptu. C’est ma dernière sortie avant le repos des vacances. Mais c’est en même temps la dernière fois où je vais à Madrid à la rencontre de Marie et Peer. Quand je vais quitter la ville mardi matin, ils seront eux aussi à l’aéroport en direction de Toronto et Los Angeles pour deux mois de voyage. Et au retour Marie rejoindra Strasbourg. Il est vrai que Peer va y rester encore au moins un an et que d’autres occasions d’escales madrilènes seront de nouveau possibles…
Deux mois après, je garde le sentiment d’une grande chaleur à tous les sens du mot. D’une chaleur insupportable dans le début d’après midi. D’une ville où les jours d’été se doublent de nouveau – est-ce le hasard – de journées de congés pour les habitants.
Deux mois après, je n’ai que des anecdotes, mais je reste aussi dans l’idée que j’ai fait un pas de plus dans la découverte et l’autonomie des lieux.
Madrid c’est : un petit chien blanc et triste, attaché à une pile de chaises de café superposées, dans une avenue presque déserte…et pourtant la Gran’Via. Les rideaux de fer baissés laissent voir des tags, comme partout dans le monde. Sans la foule, la vie est devenue un peu ordinaire. Et le chien à l’air de me dire : allez vas te mettre à l’ombre.
Madrid c’est : un métro comme dans bien d’autres capitales d’Europe. Mais tout le monde me semble en habit de plage ou de vacances. Et malgré la chaleur, certains courenttoujours, comme s’ils partaient à la conquête d’un monde où les grandes opérations bancaires se passeraient sur le sable.
Madrid c’est : un arc-en-ciel d’éventails, une profusion de sandales, un monceau de T-shirts avec la silhouette de Don Quichotte et Sancho Pansa.
Madrid c’est : la désuétude d’un Palais Royal écrasé de soleil devant lequel se rassemblent des groupes folkloriques, tandis qu’une jeune femme pleine de charme, enferme grâde à ses flitres magiques et quelques chapeaux désuets, des figures du temps passé dans sa chambre noire.
Madrid, c’est : l’accumulation de sandwichs et de bocadillos, des monceaux de tranches de pain, de découpes de jambon et de fromage de brebis.
Madrid est blanche et verte.
Ses jardins deviennent, à toute heure du jour et dans le flamboyant du soir, des refuges pour les jambes fatiguées.
Madrid c’est : une série de portraits de filles, en mantilles, blanches ou noires, les cheveux jais dont les tresses se confondent avec les broderies de leurs vêtements.
Et des oliviers coupés du monde autour d’un Don Quichotte trop réaliste…
Pour l’instant ce sont des clichés ; mes clichés et quelques espaces grandioses qui me permettront de continuer à rêver, demain !