L'entreprise qui ignore aujourd'hui les aspects environnementaux peut se retrouver installée sur de véritables « bombes à retardement ». Brian Mitchell nous aide à mieux comprendre l'évaluation environnementale, un outil de gestion environnemental et d'identification des risques à la portée des grandes entreprises comme des PME.
Sequovia : Brian Mitchell, vous réalisez des évaluations environnementales pour le compte d'entreprises. En quoi cela consiste-t-il exactement ?
B.M : Simplement, une évaluation environnementale permet de passer en revue tous les aspects environnementaux d’un site ou portefeuille de sites, et d’évaluer l’éventuel passif ou profit associé. C’est une photo à un instant t de la performance environnementale d’un site. Ce genre d’étude, encadrée par des normes internationales (ISO 14015), est pratiquée systématiquement dans le cadre de cession ou d’acquisition d’entreprises. En utilisant un anglicisme qui peut prêter à la confusion, on parle alors « d’audit » environnemental de « due diligence ». Outre les considérations scientifiques et techniques, les intervenants gardent toujours à l’esprit les conséquences financières et l’image de l’entreprise.
Les « ingrédients » de l’évaluation sont :
- une revue des documents internes au site et externes (base de données, archives, cartes, photographies aériennes historiques, etc) ;
- une inspection visuelle du site ;
- des entretiens avec des personnes dans l’entreprise ayant des connaissances utiles du site ;
- la vérification de la conformité réglementaire
- la rédaction et la présentation du rapport.
L’évaluation environnementale se réfère aussi à des critères de bonnes pratiques et prend en compte l’évolution future de la réglementation.
Sequovia : Où en sont aujourd'hui les petites et moyennes entreprises en matière de gestion environnementale ?
B.M : Rappelons que selon des données INSEE, les PME représentent 60% des emplois salariés et 53% de la valeur ajoutée nationale. Ce sont donc un ensemble d’acteurs déterminants en ce qui concerne l’économie, l’environnement et le social, en d’autres termes des piliers du développement durable. Cependant, les PME et TPE représentent un ensemble de nombreuses entreprises de diverses tailles, plus ou moins organisées en fonction du secteur d’activité, et surtout à des stades d’avancement très disparates par rapport à la prise de conscience et à la prise en compte des aspects environnementaux de leur activité.
Bien que les états d’esprit aient évolués et continuent d’évoluer, le retour d’expérience nous donne trois grandes catégories de gestion environnementale chez les PME et les TPE :
1- Peu ou rien n’est fait avec une approche réactive lorsqu’une obligation réglementaire « tombe ». L’environnement est perçu uniquement comme source de coûts, parfois pénalisants pour la performance économique de l’entreprise.
2- Certains aspects environnementaux sont bien gérés, mais les autres sont ignorés. A ce stade, l’utilité d’une approche complète, structurée et basée sur la prévention reste à découvrir.
3- L’ensemble des aspects est géré d’une manière organisée, par exemple à l’aide d’un système de management de l’environnement (SME) comme ISO 14001. C’est souvent le cas dans des grandes entreprises ou des entreprises multinationales, qui sont souvent aujourd’hui tenues de respecter des textes réglementaires ou une charte environnementale interne.
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