AFP - il y a 1 heure 54 minutes
PARIS (AFP) - Le parquet de Paris va demander la révocation de la semi-liberté accordée à Jean-Marc Rouillan, après un entretien à l'Express dans lequel le cofondateur d'Action directe laisse entendre qu'il ne nourrit aucun regret pour l'assassinat du patron de Renault Georges Besse, a annoncé mercredi le parquet général.
Dans un entretien à paraître dans L'Express daté de jeudi et publié sur le site internet du magazine, Jean-Marc Rouillan, interrogé sur l'assassinat de Georges Besse le 17 novembre 1986, répond: "je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus... Mais le fait que je ne m'exprime pas est une réponse. Car il est évident que, si je crachais sur tout ce qu'on avait fait, je pourrais m'exprimer. Par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique".
"Il faut clarifier les choses : le processus de lutte armée tel qu'il est né dans l'après-68, dans ce formidable élan d'émancipation, n'existe plus", souligne Rouillan, 56 ans, qui ajoute: "mais, en tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée est nécessaire à un moment du processus révolutionnaire".
Jean-Marc Rouillan bénéficie depuis décembre 2007 d'un régime de semi-liberté et travaille actuellement dans une maison d'édition marseillaise, après vingt années passées en prison, depuis février 1987.
Il lui est interdit d'évoquer les faits pour lesquels il a été condamné.
C'est au juge d'application des peines (JAP) de Paris, qui a compétence en matière terroriste, qu'il revient de se prononcer sur la révocation ou non du régime de semi-liberté.
Au sujet de l'intention qu'il a exprimée d'adhérer au Nouveau Parti Anticapitaliste qui doit voir le jour fin janvier 2009 pour prendre la succession de la LCR d'Olivier Besancenot, Jean-Marc Rouillan évoque son besoin de se réapproprier "vingt ans d'histoire de ce pays" en rencontrant "des gens d'origines et d'obédiences extrêmement différentes".
"Je peux faire peur à beaucoup de monde... A notre première rencontre, j'ai prévenu Besancenot : +ma présence peut faire du bordel. Réfléchissez, vous pouvez dire non+... Il m'a dit que c'était réfléchi et qu'ils étaient d'accord".
Au sujet du nom du futur parti, aujourd'hui en débat, il estime que si le mot "révolution" en était absent "ce serait une démission", vouant cette formation à n'être qu'un "petit parti électoral".
Dans ces conditions, "à plus ou moins longue échéance, je serais naturellement éliminé de ce processus", confie-t-il, soulignant: "Pas besoin d'envoyer une lettre de démission".
Après vingt années passées en prison il avoue par ailleurs avoir été "catastrophé" de découvrir "la dépolitisation inscrite dans les couches populaires", alors que "nous sommes dans une société de classes", dans une société "où le conflit impérialisme/anti-impérialisme est crucial".
Sur un plan plus personnel, il annonce que Nathalie Ménigon, avec laquelle il s'est marié en prison, et lui ont "le projet de divorcer".
Jean-Marc Rouillan est conscient enfin qu'avec cet entretien, il "joue" sa liberté alors qu'il n'est qu'en semi-liberté depuis décembre 2007, travaillant actuellement dans une maison d'édition marseillaise, après vingt années passées en prison, depuis février 1987. Il lui est interdit d'évoquer les faits pour lesquels il a été condamné.
Comme Nathalie Ménigon, Georges Cipriani et Joëlle Aubron (décédée en 2006 moins de deux ans après sa libération pour raisons médicales), M. Rouillan a été condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, pour les assassinats du PDG de Renault Georges Besse en 1986, et de l'ingénieur général de l'armement René Audran, un an plus tôt."
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Et une lutte de plus, une!
Ne laissons pas Rouillan se faire baîlloner une fois de plus. Très modestement en tout cas il a tout mon soutien.