Se resoudre aux adieux

de Philippe Besson
Roman - 190 pagesEditions Julliard - janvier 2007
Editions poche 10/18 - janvier 2008

Sa rupture avec Clément a rendu Louise bien seule, avec ses contradictions et son besoin de prendre l'air. Malgré le courage qui la pousse hors de France pour tourner la page, et celui qui lui fait écrire et envoyer des lettres à son ex - qui n'y donne jamais réponse -, elle n'a de cesse, en prenant du recul et analysant sa solitude, de revenir à son histoire passée, de se souvenir de Clément. Entre franchise et rancoeur, nostalgie et aigreur, elle lui livre ses pensées.

Evidemment, cette tranche intime de la vie d'une femme touche à l'universel et les phrases de Philippe Besson sont toujours aussi fluides, délicates. Mais ici, outre le fait qu'il se met avec justesse dans la peau d'une femme délaissée, il m'a manqué un chouia de relief, d'originalité, de surprise. Philippe Besson nous avait habitué à mieux (L'arrière saison, Les jours fragiles, Un garçon d'Italie, Un instant d'abandon).

Extrait :"Comprends-moi : je ne te reproche rien. Loin de moi l'idée de t'adresser des récriminations. A la fin, tout est ma faute. Quand on déplaît, on doit ne s'en prendre qu'à soi. Déplaire est un terme trop fort. Ne pas plaire assez, plutôt. Oui, ne pas plaire assez me convient davantage. Ce distinguo me laisse de l'espoir. Un jour, peut-être, je rencontrerai quelqu'un à qui je plais assez."

Louise voyage en Amérique Latine, aux Etats-Unis, en Europe, et partout elle écrit des lettres à Clément. Elle se livre, en toute transparence, sans rien attendre en retour, du moins cherche-t-elle à le croire. Un aveu cependant, avec ce passage où elle s'imagine en train de rendre son ex jaloux...Enfin, la monotonie de ce roman épistolaire est rompu à la toute fin du livre. La lumière apparaît au bout du tunnel, elle est sortie d'affaire et on est soulagé avec !...L'avis de Lilly - Lilly et ses livresLa colère d'Anne-Sophie - La Lettrine