Il serait bon de vous inscrire d’abord dans le groupe ‘Non, Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen, ce n’est pas trop loin’. Au delà des Puces, cet espace polymorphe redynamise son activité d’art contemporain avec une première exposition curatée par Isabelle Le Normand, ‘Mieux vaut être un virus que tomber malade’.
C’est une exposition pleine de surprises, de détournements, d’exacerbations jusqu’à l’absurde.
Frédéric Pradeau (comme
ici) y distille du Coca dans un alambic de moonshine pour obtenir un tord-boyaux à plus de 50°, allant ainsi de l’industriel à l’artisanal, de l’aseptisé au rugueux, du capitalisme à la marge, du standard au goûteux, au mépris des lois (
Distillerie). Wim Delvoye y produit de la
merde sous marque (Cloaca, Monsieur Propre) et en fait un anti-business.
Julien Prévieux y décline sa non-motivation à faire un petit job proposé par les annonces d’emploi. Mathieu Laurette montre comment vivre aux marges de la société de consommation.
Mais d’autres sont plus actifs, plus en prise sur le monde. Julien Berthier conçoit un véhicule parasite.
Fayçal Baghriche récite, comme un mendiant, son CV dans le métro en espérant ainsi trouver du travail. Ils dérangent, ils attendent qu’on réagisse, ils deviennent subversifs, dangereux, révolutionnaires.
Julien Prévieux prélève et diffuse dans une mallette très officielle les empreintes digitales de Nicolas Sarkozy, porte ouverte à toutes les subversions (Mallette n°1).
Enfin,
Mathieu Clainchard avec
Anaïs Donati (alias Paul Tourtelle et Natalia Imbroglio) vont plus loin : ils organisent une
free party au supermarché, décrite
ici et
ici. Détournement, subversion et intervention policière. Jubilatoire, comme le reste de l’exposition.
Photos 1 et 2 de l’auteur. Photo 3 par Benjamin Nitot, courtoisie Mains d’Oeuvres.