Silver Efex Pro : un plugin qui vous veut du bien

Nik Software est une société californienne qui développe des solutions logicielles innovantes pour l’imagerie et la photographie numérique. Bon et puis j’vais pas vous raconter toute leur vie, si vous voulez en savoir plus c’est par là. Généralement les solutions Nik Software se présentent sous forme de plugins essentiellement conçus pour Adobe Photoshop et Apple Aperture. Nous allons donc combiner la solution Silver Efex Pro à Photoshop pour voir si cette dernière apporte bien aux photographes toute la puissance et le contrôle requis pour créer des images noir et blanc de qualité professionnelle à partir d’un seul et même outil. J’installe le plugin et on se retrouve dans la suite

Plantons le décor

D’abord nous allons prendre une photo de base shootée il y a quelques mois…

Exif : Canon EOS 40D - 70-200mm f/2.8L IS - 1/2000 sec - f/2.8 - 73mm - ISO-500.

Bon on va quand même passer un coup DxO histoire d’avoir une photo un peu plus présentable…

Réglages : Maintien des hautes lumières intermédiaire et DxO Lighting Fort.

Puis nous allons lui faire un petit crop parce là, comme ça, j’aime pas trop

Ouaip moi j’préfère comme ça puis t’façons, vous avez pas le choix.

Maintenant ouvrons le plugin depuis Photoshop en allant dans le menu Filter -> Nik Software -> Silver Efex Pro

Rah c’est gris/noir, c’est sobre, y’a des trucs de partout, c’est beau… j’adore !

Halte là ! Pré-requis !

Méthodologiques mais soyons méthodologiques bon sang ! Nous sommes donc en présence d’une image couleur que le plugin va, dans un premier temps, passer en noir et blanc. Jusque là pas d’embrouille : style neutre (neutral), sans filtre de couleur et sans type de film particulier.

A partir de là le processus de rendu du noir et blanc (car ce plugin ne sert “qu’à” ça) peut se gérer de manière plus ou moins assistée. On peut simplement appliquer un style pré-enregistré, lui ajouter un filtre de couleur si on le souhaite, etc… Mais quoiqu’il en soit le plugin est pensé pour contrôler le processus en 5 étapes :

- le système de styles,
- 3 paramètres de base : luminosité, contraste et structure,
- les filtres de couleurs (qui servent à forcer une couleur),
- les types de films (qui servent à donner un rendu argentique),
- le(s) point(s) de contrôle(s).

Présentation de l’interface

Le système de styles

Alors si j’ai bien tout capté, sur la gauche nous avons les “styles avancés” qui comprennent 20 styles pré-définis. Ces derniers s’appliquent aux photos avec des teintes et des encres courantes, qui permettant notamment d’ajouter une vignette classique et de brûler les bordures des photos avec des outils naturels inspirés des chambres noires (j’ai peur dans le noir!).

Voici la même photo sur laquelle j’ai appliqué (au hasard) 9 styles pré-définis…

Mais c’est qu’ils sont déjà très bons ces styles “pré-définis” !

Voyons de plus près ce que donne le style “Antique Plate I”

Là j’avoue que pour un rendu à 2 clics c’est very high level o_O

Bon aller un petit avant/après parce que vous le valez bien

Tant d’années séparent désormais ces quelques pixels… dément ce truc !

Là déjà c’est bon, c’est très très bon ! Mais on peut faire encore plus fort que le roquefort (comprenez meilleur que bon). On peut utiliser la palette de droite qui permet de créer un style personnalisé Ce dernier se fait à partir de trois paramètres : virage, vignette et brûler les bordures.

1) Virage
Le virage peut être ajusté automatiquement grâce à une vingtaine de types pré-définis qui agiront à votre place sur les 5 paramètres qui suivent.

- l’intensité (de 0 à 100%),
- la teinte silver (de 0 à 359°),
- le ton silver (de 0 à 100%),
- la balance (de -100 à +100%),
- la teinte papier (de 0 à 359°),
- le ton papier (de 0 à 100%).

2) Vignetage

- la quantité (de -100 à +100%),
- la taille (de 0 à 100%),
- la forme (de cercle à rectangle),
- le centre (positionnement du centre de vignetage).

3) Brûler les bordures

- choix de la bordure à brûler (gauche, supérieure, droite, inférieure),
- intensité (de 0 à 100%),
- taille (de 0 à 100%),
- transition (de 0 à 100%).

Les 3 paramètres de base

Alors dans les réglages disons “de base” on peut modifier la luminosité, le contraste et la structure mais on peut aussi forcer les tons clairs et foncés. Jusque là rien de bien sorcier, avec des curseurs je dois pouvoir m’en sortir Mais y’a aussi un un séquenceur qui découpent la photo en 11 zones de la plus foncée à la plus claire. Voyons ça…

Noter le lien entre le “3″ en bas à droite et la zone orangée sur la photo.

Les filtres de couleurs

On peut également appliquer des filtres de couleurs (5 sont pré-définis) afin de faire ressortir telle ou telle couleur sur la photo noir et blanc finale. Il est bien sûr possible de créer le filtre de couleur de son choix en choisissant la teinte et son intensité.

A vrai dire les styles pré-définis sont intéressants et la possibilité d’afficher les différentes zones aussi mais là tout de suite, depuis que j’ai entre-aperçu “Points de contrôle” et “Types de film”, je n’ai que faire des filtres de couleurs et tout ce qui va avec

Les types de films

Silver Efex Pro émule 18 types de films noir et blanc parmi les plus courants, en restituant notamment le grain, l’intensité des couleurs et la courbe des tonalités de chacun. Il intègre aussi un nouveau moteur de grain qui modifie très précisément (contrairement aux méthodes qui se contentent de superposer un motif de grain par dessus l’image, ce plugin simule le grain du processus traditionnel de développement des films aux halogénures d’argent) les photos numériques pour qu’elles ressemblent à des photos noir et blanc authentiques.

Maintenant je ne vais appliquer aucun style et aucun filtre de couleur en revanche je vais utiliser un type de film pré-enregistré parmi les 18 proposés (pour rappel, le film c’est ce que l’on mettait fut un temps dans son boîtier argentique MDR). Aller j’utilise le film Ilford Delta 3200 Pro…

Avant et après la simulation du film Ilford Delta 3200 Pro (ISO-3200).

Quoiqu’il en soit, si les 18 types de film pré-définis ne vous suffisent pas, il vous sera toujours possible de créer votre propre film (ou d’essayer de retrouver le rendu d’un film argentique très particulier) en modifiant le grain (par pixel de 1 à 500 et doux/dur), la sensibilité (rouge, jaune, vert, cyan, bleu, violet) et la courbe des tonalités afin de ne pas avoir un grain trop uniforme. Si vous tentez l’aventure (moi je compte m’y intéresser plus tard) alors voici le menu…

Il n’y a absolument rien de compliqué contrairement à ce que l’on pourrait croire.

Passons maintenant à la deuxième fonction la plus intéressante du plugin (nous venons de voir la première avec les types de films) qui se cache sous la douce mais non moins puissante appellation de “points de contrôles”.

Les points de contrôles

Les points de contrôles permettent de contrôler sélectivement la tonalité et le contraste de la photo sans devoir opérer de sélections complexes ou créer des masques de calques. En plaçant un point de contrôle sur la partie de l’image à modifier et en déplaçant quelques curseurs simples, on obtient des résultats assez bien sûr impressionnants mais surtout plus rapidement qu’avec d’autres outils.

Pour simplifier nous allons sélectionner une tonalité (une teinte allant du noir au blanc) dans le but de la modifier sur l’ensemble de l’image. Dans le cas présent nous allons modifier toute la tonalité grise très foncée (quasiment noire) étalonnée sur le pare-choc sur un rayon plus ou moins important de l’image. Je place mon point de contrôle à l’endroit que je viens d’évoquer…

Le point rouge correspond au point de contrôle duquel partent 4 réglages.

La première “fourchette” me permet de définir le rayon d’action…

Plus le curseur est à gauche, plus le rayon est restreint, plus le curseur est à droite, plus le rayon est large.

Maintenant que la zone d’action est déterminée nous allons régler les 3 derniers paramètres : luminosité, contraste et structure…

Résultat : toute la tonalité au niveau du museau s’est vue modifiée en une seule manipulation !

Bien qu’il soit difficile d’expliquer avec des mots le fonctionnement de cette possibilité, je reconnais qu’elle s’avère fort intéressante dans de nombreux cas.

Conclusion

C’est d’la balle, ce plugin dédié au noir et blanc est vraiment puissant et dépasse de manière significative les autres plugins que j’ai pu tester auparavant. Après traitement les images monochromes sont impressionnantes et le rendu est tout bonnement sublime (cela tient notamment à sa texture de grain parfaitement maîtrisée. Les points de contrôles (U-points) permettent de travailler ses photos par zones et les styles pré-enregistrés garantissent un résultat de haut niveau sans pour autant avoir à se prendre la tête pendant des heures. J’ai vraiment été bluffé par ce plugin !!! Mais il y a un HIC ! Le seul hic à mes yeux reste le prix et pourtant je ne suis pas quelqu’un de très regardant de ce côté là. En effet ce plugin est commercialisé 200€ TTC ! Ce n’est certes pas une somme considérable néanmoins ça reste le même prix que Aperture alors que nous parlons d’un plugin ; certes très puissant mais un plugin quand même. De toutes façons passion et raison ne vont que rarement ensemble.

Quelques liens…

- Le site officiel,
- La fiche produit sur le site officiel,
- Silver Efex Pro – la chambre noire revisitée sur QuestionsPhoto.com par Volker Gilbert,
- Aperture: Silver Efex Pro: B&W de Niksoftware sur DigitLife.fr par Thierry Lothon,
- Nik Silver Efex Pro Review sur PhotographyBLOG.com par Jon Canfield (EN),
- Watch Out, Silver Efex is Addictive! sur blogs.oreilly.com par Micah Walter (EN).

Aller je retourne m’amuser avec ce plugin dont je suis très friand…

Cliquez sur la photo pour l’agrandir !
Le style “Antique Plate II” avec film “Kodak Plus-X 125PX Pro”… une pure merveille !