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Crise financière: les doutes du Président

Publié le 30 septembre 2008 par Juan
Crise financière: les doutes du Président
Nicolas Sarkozy avait réuni mardi 30 septembre les principaux banquiers et assureurs français. L'opposition a critiqué (un peu vite ?) la démarche tardive. Après le sauvetage de FORTIS, par les Etats voisins de Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas, puis de DEXIA, avec l'intervention des Etats français et belges, l'inquiétude s'est propagé en Europe dans la foulée du rejet du plan Paulson par la Chambre des Représentants américaine lundi soir.
Nicolas Sarkozy s'inquiétait "de la situation des PME", rapporte l'obligeant Figaro, et des mesures sont attendues pour la fin de la semaine.
"Le Président de la République a reçu aujourd’hui au Palais de l’Elysée les principaux dirigeants des groupes bancaires et d’assurances français pour faire le point sur la situation économique et financière au vu des derniers développements de la crise. Le Gouverneur de la Banque de France et le Président de l’autorité de contrôle des assurances et des mutuelles ont également participé à la réunion qui a eu lieu en présence du Premier ministre et de Mme Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Cette réunion de travail s’inscrit dans le cadre de la préparation des rencontres européennes et internationales prévues dans les semaines à venir. Elle a également permis au Président de rappeler aux établissements bancaires leur mission prioritaire de financement de l’économie. D’ici la fin de la semaine le Gouvernement annoncera à cet égard de nouvelles dispositions." (source: Elysée)

Sauver les banques
Pour la première fois depuis 14 ans, l'Etat en France est intervenu pour renflouer une banque, la seule institution financière française de taille moyenne. Christine Lagarde s'est justifiée en expliquant qu'il y avait "un risque de déstabilisation systémique" (c'est-à-dire de contagion) à laisser couler DEXIA dans la journée de mardi. On n'ose plus lui rappeler ses propos de ... dimanche : "Le système bancaire français est un système solide."
Mobiliser l'épargne des petits épargnants au secours des banques
Les marchés financiers se ferment en cascade et la méfiance entre institutions demeure. Pour les banques en panne de liquidités, le gouvernement a évoqué l'idée d'autoriser ces dernières à emprunter une partie des fonds du livret A qu'elles collectent, pour une durée limitée. la mesure est attrayante et curieuse. Attrayante car elle fournit rapidement et simplement une source stable de financement aux banques; curieuse car elle ponctionne l'épargne des petits épargnants pour sauver des institutions financières. Kessako ?
Des rencontres européennes et internationales, pourquoi faire ?
Henri Guaino, le "conseiller spécial" du Président espère un Bretton Woods, du nom de ce chef-lieu américain où furent signés à l'été 1944 les accords internationaux qui créèrent la banque mondiale et le FMI. Sarkozy aussi se voit sans doute en De Gaulle. Mais dans quel but ? En France même, le consensus n'est pas là.
Les banquiers et patrons français ne veulent pas trop de réglèmentation.
Passé le discours presque gauchisant du président français à Toulon, le ton semble davantage à un pragmatisme libéral qui vise à sauver les meubles avant tout. Lors de la rencontre patronale de mardi, Ernest-Antoine Seillière, président de BusinessEurope, a déclaré que la délégation patronale européenne avait suggéré à Nicolas Sarkozy "une amélioration de la réglementation des marchés" mais "seulement là où c'est nécessaire". "Pas trop de réglementation", a dit le . "Nous redoutons toujours les excès de la réglementation."
Pas trop de sauvetage, nous redoutons toujours les sauvetages de traders.

Que faire pour les prêts-relais immobiliers ?

Cette (saloperie de) crise de subprimes arrive en France: 30 000 foyers français ont souscrits des "prêts-relais" (1) arrivant à terme d'ici au mois de janvier. "Concrètement, les emprunteurs n'arrivent pas à vendre leur bien, alors qu'ils ont baissé le prix de leur logement de 20% à 30%. (...) Certaines personnes ont ainsi demandé un report à leur banque, mais il a été refusé. Nous sommes face à une crise des «subprime» à la française, il y a un risque énorme de saisies immobilières." expliquait le président de l'Association française des usagers de banque mardi 30 septembre. Les banques refusent de rééchelonner les emprunts, puisqu'elles même sont fragilisées.
Le pouvoir d'achat est oublié
Tout le monde, même l'EXPRESS, l'a noté. Le pouvoir d'achat a disparu du vocable politique de Sarkozy. Seule compte la sauvegarde de l'épargne.
(1) Prêt pour acheter un bien immobilier dans l'attente de la vente du précédent.&alt;=rss

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