En plus d'annoncer l'Euro à 24 d'ici 2016, le comité exécutif de l'UEFA a annoncé vendredi dernier à Bordeaux, la refonte de la Coupe UEFA en Europa League à compter de la saison prochaine. L'occasion de pointer les différences en C1 et C3.
C'est un discours récurrent dans le milieu du football et de ses observateurs : La Coupe UEFA ne fait pas recette, à quoi bon la jouer si c'est pour fatiguer les joueurs pour pas un rond ? D'autant que les tirages au sort et les critères d'admission demandent biens des déplacements exotiques avant de jouer Galatasaray, l'Ajax Amsterdam ou Benfica. Du coup relâchement des esprits (déjà pas au top sur la scène européenne pour nous Français) et des entraîneurs qui font tourner les effectifs. Et si les supporters voudraient avoir leurs mots à dire, les comptables des clubs ont tranché : Entre un huitième de finale de ligue des Champions et une épopée européenne digne de ce nom en C3, quitte à remporter le trophée, il n'y a pas photo.
Réforme de la C3, dites plutôt réformette...
l'UEFA Europa League nous offre un nouveau logo, davantage de matches (avec 48 clubs en phase de groupes avec matches aller-retour), des droits marketing et une diffusion centralisés, un sponsor principal et un ballon unique : Un nouvel habillage et c'est tout en fait. L'UEFA espère que ce rafraichissement attirera davantage les envies. Quelle naïveté de croire cela sans augmenter la dotation de la compétition. Pourtant avec près d'un milliard d'euros récoltés sur la vente des droits télé de l'Euro 2008, la confédération avait une piécette ou deux à mettre dans la corbeille. Bien sûr, à compter de la phase de groupe, chaque aura désormais l'assurance de disputer trois matches à domicile en phase de poule, soit une occasion de plus remplir (à moitié) son stade. Super ! Cette phase de championnat au sein d'une coupe reste une énigme pour moi (tant en C1 qu'en C3) où la multiplication des matches offrent davantage de recettes, de soirées télé-pizza-potes (et donc des grincement de dents du sexe faible), mais également plus de fatigue pour les joueurs et des effectifs à rallonge. Le communiqué de l'UEFA est sans ambiguïté sur la cible visée comme la confirmation d'une promesse de campagne de Michel Platini (élu grâce aux voies des pays de l'est) : « Ce nouveau format va encourager les équipes des pays émergents ou les équipes dites plus petites à remettre en question l'ordre établi. » Le succès du Zenith St-Pétersbourg annonce donc une nouvelle concurrence (du moins la volonté) plus qu'un incident de parcours. À eux quatre l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne ont remporté 26 des 37 titres( 0 pour la France). Pas touche au trophée.
Dotation de la C1.
Selon l'UEFA et pour la saison 2006-2007, la dotation de la compétition reine se fait sur deux échelles. Une purement sportive avec les résultats et une autre sous la forme de la valeur des marchés commerciaux. Comprenez qu'Arsenal gagne plus que le Steaua Bucarest par sa simple présence. C'est la redistribution des droits télés.
En ce qui concerne les primes fixes, chaque club reçoit 2 millions d'euros au titre des frais de participation. Chaque match joué rapporte 400 000 euros auquel on ajoute une prime de 600 000 euros pour la victoire et 300 000 pour le match nul. À simplement disputer la phase de poule, une équipe de C1 peut recevoir de la part de l'UEFA jusqu'à 8 millions d'euros ! À noter que grâce à un excédent de recettes, chacun des 32 clubs qualifiés a reçu 1 million d'euros supplémentaires.
Les 16 qualifiés pour les huitièmes de finale se voient obtenir un bonus de 2,2 millions d'euros. Les 8 qualifiés pour les quarts reçoivent 2,5 millions d'euros et les demi-finalistes 3 millions d'euros supplémentaires. Le finaliste malheureux reçoit 4 millions d'euros et le vainqueur 7 millions d'euros ! Sur le terrain, le Milan AC, vainqueur de la compétition en 2007 a glané 23,2 millions d'euros.
Pour ce qui est de la valeur du marché elle dépend d'une multitude de critères qui sont : la valeur du marché national, du nombre de clubs par association, du classement dans le championnat national de la saison précédente (champion ou pas) et du nombre de match joués dans la compétition de la saison en court. À ce petit jeu, le Milan AC a reçu 39,59 millions d'euros. Ce qui fait une campagne européenne avec un trophée au bout qui rapporte 62,79 millions d'euros.
Dotation de la C3.
Oui, en regardant la dotation de la C3, on comprend qu'il s'agit de la consolante, d'une sous-coupe d'Europe. Du moins financièrement. 70 000 euros par match joué. Une victoire rapporte 40 000 euros, un match 20 000. En seizièmes de finale, gavage, une prime de 70 000 euros tombe du ciel, comme en huitième de finale. À noter que les équipes venant de C1 (les troisièmes des groupes) ne sont pas concernés. Il manquerait plus que ça ! Les participants aux quarts de finale reçoivent 300 000 euros. Les demi-finalistes obtiennent 600 000. Soit comme si elles disputaient un match en phase de groupe de C1 se terminant sur un score nul. La victoire rapporte 2,5 millions d'euros, 1,5 pour le finaliste malheureux. En 2006-2007, la victoire en Coupe UEFA a rapporté 6,25 millions d'euros et un trophée. 10 fois moins que le Milan AC.
Avec les chiffres de l'UEFA.
La Coupe UEFA, on en veut pas !