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Il était une fois, dans un siècle lointain, Euterpe et Uranie…
Prises par une euphorie mutine, le long de l'allée centrale du jardin céleste, elles s'amusaient avec l'arc d'Apollon enfant…
Elles commencèrent par jouer avec des branchages trempés au préalable dans la grande fontaine du milieu, la source de vie. Une fois les feuilles bien imbibées, Uranie les embrasa à la manière des étoiles, Euterpe insuffla la naissance d'une mélodie, de l'étincelle à chaque soubresaut des flammes.
Pendant ce temps, leur demi-frère, allé faire une autre polissonnerie, avait eu assez de grains pour revenir, mais il les observa sans chercher à les réprimander. Et même, quand elles se mirent à décocher plus haut, à maîtriser leur art dans ce petit jeu, à faire frémir l'air de notes enivrantes, à diversifier les formes et user toutes les couleurs de l'arc-étoile, à ne faire plus qu'une, il y ajouta l'objet de son larcin : les foudres de Zeus.
Il en résultat un faux big-bang en accéléré, la naissance de fausses galaxies... à en faire pâlir de jalousie le soleil qui, jusqu'alors, était le seul à briller avec autant de flamboyance dans l'infini emprisonné entre les murs de la Voie lactée. D'ailleurs, au paroxysme de « l'événement », le conducteur du char de la fleur de feu prit ombrage, s’arrêta… et, peu après les derniers relents, la dernière écume artificielle, il finit par s'évanouir dans le néant d’un trou noir.
Ce ramdam n'échappa évidement au maître des lieux qui mit toute la faute sur celui qui allait devenir Phébus et avoir la tâche d'amener au bon ciel le char. Mais ceci est une autre histoire, et dans celle qui nous intéresse, l'important est que des humains de la terre de Chine eurent la chance d'assister au spectacle divin depuis les tréfonds de leurs noisettes bridées…
Ils tentèrent de le reproduire mais furent d’abord obligé de faire avec leur sauce limitée et durent prêter l'oreille aux murmures des muses venues les visiter ; les deux de notre histoire et de temps à autre certaines de leurs soeurs avides de nouvelles créations et de faire au mieux avec les « moyens du bord », tout en les développant.
Bien que la capacité soit devenue à notre portée, la perfection originelle ne fut cependant pas retranscrite, fut jamais reproduite et tomba petit à petit dans l'oubli, à moins qu'un jour un inspiré arrive à s'ouvrir totalement aux paroles d'Euterpe et d'Uranie… et que Phébus obtienne clémence et qu’il lui soit trouvé un remplaçant.
© Pascal Lamachère - Juillet 2008
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