Magazine Moyen Orient
Le nouvel an juif a débuté lundi 29 septembre 08 au soir et dure deux jours. IL marque le début de 10 jours de pénitence qui se termineront par Kippour (le grand pardon).
Durant cette période, le peuple juif est amené à réfléchir, à se faire pardonner et à pardonner aussi.
Cette fête est l'occasion de se réunir en famille autour d'un grand repas. Elle débute par une prière que l'on appelle « le seder de Roshashana ». C'est dans la maison de Gisèle et Asher que nous avons fêté la nouvelle année. A cette occasion Gisèle avait dressé une jolie table pour accueillir ses invités.
Vous constatez que sur la table il y a des dattes, des pommes et des petits pots de miel. Gisèle a disposé aussi un petit plat individuel pour chacun afin que nous puissions suivre le séder sans nous passer les aliments à chaque fois. Dans ce petit plateau il y a de la grenade, de la courge, des épinards, de l'ail, un morceau de pomme, des figues, des grains de sésame et des fèves. Il y a aussi deux énormes halots (pain de chabbat) que vous n'apercevez pas mais qui sont disposées sous une serviette au centre de la table. Ce soir nous tremperons les morceaux de pain non pas dans du sel comme à chabbat mais dans du miel. IL y a aussi un plat avec des poissons qui sera amené à table au moment de la prière. Le vin sera béni et bu par chacun comme à chabbat. Chaque aliment correspond à un vœu et est exprimé dans la prière :
La grenade et les graines de sésame : symbole de l'unité en raison de la multitude de grains imbriqués les uns dans les autres. On demande donc à D que le peuple soit uni et que ses vertus et mérites augmentent comme les graines de la grenade.
La figue, les pommes et le miel : ces aliments sont consommés afin que l'année soit douce, on hésite pas à tremper tous les ingrédients dedans.
La courge, les épinards, les fèves et l'ail : ce sont les symboles de méchanceté, ces aliments sont consommés afin que les ennemis du peuple soient écartés et que plus personne n'ait de sentiment de haine envers les juifs.
Dattes : La datte est cultivée en hauteur, elle est consommée afin que le peuple s'élève comme les palmiers et que ses péchés disparaissent à jamais.
Poisson ou tête de mouton : afin que le peuple puisse se multiplier et croitre comme le font les poissons et qu'il soit à la tête des nations et non au dernier rang.
On trempe la Hala dans le miel et on bénit le vin.
Il n'y a pas de plat spécial confectionné pour le soir de Roshashana. Tout dépend des traditions de chacun et du pays d'où il vient. Gisèle étant sépharade, originaire de Tunisie, nous avons mangé de délicieux plats aux aromates divers et surtout très copieux. Elle avait préparé de nombreuses salades, des pains de poissons très frais et très parfumés. Nous avons dégusté une soupe marocaine dans laquelle elle avait mis quelques ingrédients utilisés pour la prière. Nous avons dégusté des plats de viande et de légumes très colorés.....nous avons ensuite mangé de la pkeila et là je me suis régalée....La pkeila vous ne connaissez pas ?
C'est pas joli à voir on est bien d'accord, une couleur verdatre foncée, des haricots qui flottent à la surface, on peut dire qu'esthétiquement parlant ce plat arriverait bon dernier et pourtant, le ramage n'a rien à voir avec le goût. C'est tout simplement délicieux, mais là encore une fois tout est question de goût.
Pour vous donner une petite idée du travail de préparation et si vous avez envie d'y goûter, Je vous joins la recette que j'ai trouvée sur le blog de "Tata Ichtir", allez y jeter un oeil, vous ne serez pas déçus si vous êtes adeptes de cuisine orientale. http://cuisinetraditiontunes.blogspot.com)
Préparation : 40 minutes
Friture et cuisson : 4 heures
Ingrédients :
Un kilo et demi d’épinards frais
300 grammes de Haricots blancs secs
Un kilo de macreuse ,joue et/ou paleron, jarret
Un pied de bœuf coupé en rondelles
Un peu de Jelda, peau, si possible
Une Osbana (boyau) si possible
2 oignons
Une gousse d’ail
Un verre et demi d’huile
Un bâton de cannelle
Deux cuillères de menthe séchée moulue
Une cuillèrée d’harissa maison
Un piment rouge sec
Du sel
Du poivre
Prendre les épinards, les équeuter, les laver à grande eau, ensuite les laisser égoutter dans une passoire. Découper en lamelles les épinards.
Dans un poêle creuse, mettre de l’huile, l’ oignon découpé. Faire revenir, ensuite rajouter les épinards et laisser prendre à feu vif. Dés que l’eau s’évapore, remettre à feu moyen et sans cesser de remuer le tout à la cuillère de bois ,faire revenir.
Quand les épinards semblent confits, de couleur presque noirâtre, (mais pas brûlés), retirer les du feu.
Dans la cocotte minute mettre un oignon coupé, l’ail écrasé, faire légèrement revenir, rajouter les épinards rissolés, la viande préalablement cachérisé, le pied découpé, la jelda, et les haricots secs lavés (on peut aussi pour accélérer la cuisson les faire tremper la veille), le petit morceau de bâton de cannelle, remuer le tout, mouiller d’environ un litre et demi d’eau, laisser cuire un bon moment à feu moyen.
Si la viande paraît cuite on peut la retirer et la mettre de côté. On ajoute la menthe séchée, on sale et on poivre , on pose sur la surface la « osbana » et l’on surveille la cuisson.
La Pkaila est cuite quand l’huile verdâtre/ noirâtre remonte à la surface et que les haricots sont à point. Le contenu est onctueux compacte.
On sert la pkaila dans un grand plat, autour on place la viande, le pied ,la jelda en alternant, on met au centre la osbana (un long boyau farçi que l'on découpera ensuite en rondelles). On peut aussi pour le shabbat, mettre des œufs à cuire en même temps que la osbana, ils prennent une couleur brunâtre. On en décore le plat, cuits ainsi ils sont plus digestes.
On accompagne ce plat d’une grande assiette de graines de semoule cuite à la vapeur.
Les convives se servent, chacun selon son appétit et ses goûts .
Délicieuse, La pkaïla est un plat qui demeure la particularité de la cuisine juive tunisienne, certains français appellent cette composition : le couscous vert, car le noir des épinards devient verdâtre à la cuisson.
L'après-midi du premier jour de Roshashana, il est de coutume de se purifier en se débarassant de ses péchés. Pour se faire, on se rend au bord de l'eau, si possible en bordure de mer ou de rivière, dans des endroits où de préférence vivent des poissons. Cet acte s'appelle "tashlikh", ce qui en hébreu veut dire jeter. "Tu jetteras tes péchés dans les profondeurs de la mer" (Mikha 7.19)
Selon les traditions, le "tashlikh" est pratiqué de différentes façons :
Les ashkénazes (juifs de l'europe de l'Est) jettent des morceaux de pain (restes de la hala de roshashana) en général pour qu'ils soient mangés par les poissons, le poisson étant le symbole de l'animal qui ne dort pas et qui ne ferme pas les yeux.... "Ni il ne s'endort, ni il ne sommeille le gardien d'Israël" (psaume 121)
Les Sépharades le font de différentes façons, certains retournent leurs poches tandis que d'autres jettent une pierre dans l'eau ou encore s'immergent complètement pour se purifier. Parfois un simple mouchoir secoué au dessus de la mer suffit à se débarasser des péchés.
Il n'y a pas de règle fixe, Tashlikh revêt pour tout le monde la notion de "geste purificateur", ensuite chacun le fait à sa façon.
Dans la nuit, la pluie a fait son apparition.... l'eau c'est important pour nous qui en manquons.... ça n'a pas duré longtemps, quelques minutes seulement, était-ce un signe du ciel, une sorte de bénédiction ? je ne sais pas .....mais je veux bien y croire......
"Une pensée pour Guilad Shalit, toujours prisonnier du hamas, il a passé son troisième nouvel an dans une prison de Gaza"