Choupicrouton

Quand les gens sont ronchons, grognons, bougons, plon plon, gnafrons, moi, je suis choupicrouton… Oui, choupicrouton… Ce sera le mot de cette fin de mois de septembre… C’est un mot validé par la MC Académie ! Attention, rien à voir avec la Star Académy et Nikos qui invente des mots nouveaux à tout va (allez voir Jean-Luc Lemoine qui en parle ici)… Non, la MC Académie, c’est mon recueil de mots à moi, de mots qui ne veulent rien dire pour le commun des mortels, mais que j’emploie souvent…

Choupicrouton… Etymologiquement, ce mot s’explique tout à fait clairement… Regardez : trois syllabes pleines de sens. Chou – Pi – Croûton… Bon, une explication de textes s’impose…

Chou, parce que je suis dans les choux. Physiquement, tout d’abord. Je n’arrive pas à prendre mon rythme depuis la rentrée et je suis déjà crevée de mes 120 kilomètres quotidiens auxquels il faut ajouter les cours. Je suis aussi dans les choux moralement parce que je ne me sens vraiment pas à mon aise à Dinoland ; mais vraiment pas… Et ça ne m’était jamais arrivé. C’est quand même le huitième établissement dans lequel je bosse et c’est la première fois que je tombe dans un tel microclimat. Moi qui suis plutôt avenante, ouverte, et prête à échanger, je suis en train de me prendre pour une huître en train de se refermer dans mon ostréiculture dinolandienne (© MC Académie)… Je compte déjà les neuf mois qui me séparent des grandes vacances et une éventuelle mutation pour l’année prochaine. Oui, ça se passe pas trop mal avec les élèves, mais bosser dans un tel climat, c’est loin de m’épanouir…

Pi comme π... Comme 3,14… Comme le rapport constant entre la circonférence d'un cercle et son diamètre… Le cercle, ce sont mes proches, mes amis, ma famille… Le diamètre, quelque part, c’est un peu moi qui traverse tout ça… Et le rayon, c’est ma fille ; une partie de moi… Mon seul petit rayon de soleil en ce moment…

Et croûton, comme ce que j’ai l’impression d’être en ce moment. Non, je ne sens ni l’ail ni le fromage… Mais, j’ai l’impression de m’encroûter dans un rythme de vie qui ne me plaît pas du tout. Je passe mes semaines à courir. Mes soirées, je les passe seule et crevée ; je n’en profite même plus autant qu’avant. A 22h30, voire 23h les soirs de forme exceptionnelle, je me couche et je dors aussitôt… Mes week-end, j’essaie tant bien que mal de récupérer de ma semaine, mais je dois avouer que je n’ai pas envie de trop bouger ni de voir grand monde ; et quand la fourrière vient me pourrir une fin de semaine déjà amère, là, ça me flingue mon week-end… J’ai l’impression que je suis en train de rassir au fond d’un placard… A quand les champignons et la moisissure ?

Je suis choupicrouton en ce début d’automne. Je suis dans les choux physiquement et moralement, comme si je progressais dans un état d’apesanteur. Mes seuls sourires, je les dois à ma fille. Et j’ai l’impression de ne plus avancer. Et pourtant, dans l’ensemble, tout devrait bien aller : j’ai une petite fille merveilleuse, nous avons la santé, j’ai des amis, j’ai un boulot, pas de soucis particuliers et je ne suis même plus attristée par mon célibat, je n’ai même plus envie d’un homme à mes côtés… (même pas un homme de mon entourage qui me fasse fantasmer ou rêver…)…

Il existe aussi une expression synonyme à « être choupicrouton »… On dit « être bouh ! »… Par exemple, les matins où vous vous levez sans avoir la pêche, vous êtes bouh. Autre exemple : « MC est bouh à cause de son boulot ».

Voilà, la leçon est terminée : vous avez appris un nouveau mot et son étymologie. Vous pouvez ranger vos cahiers et vous devez apprendre la leçon pour demain. En exercice, vous devrez réutiliser ce mot dans une phrase adéquate qui aura du sens... Ca sonne ! Au revoir !