Samedi 27, dans son émission télévisée On n’est pas couchés, Laurent Ruquier recevait, entre autres, Noël Mamère, venu faire la promotion de son livre La tyrannie de l’émotion. On a alors pu voir une représentante d’une espèce en voie de régression, une électrice de Nicolas, notre championne olympique d’il y a quelque quarante ans, Marielle Goitschel, l’apostropher vigoureusement avec son franc parler et son bon sens populaire, voire populiste.
Nous apprîmes ainsi que, loin d’aller aux riches, les 15 milliards de la loi TEPA avaient fait le bonheur de milliers de femmes de ménage qui avaient pu augmenter leurs revenus grâce à des heures supplémentaires défiscalisées. Nul n’ignore en effet que les membres de cette honorable profession travaillent pour la plupart dans des entreprises et que ce n’est que très exceptionnellement qu’elles dispensent leurs soins chez des particuliers, le plus souvent parce que c’est là la seule source de revenu qu’elles aient trouvée. Je discerne mal comment elles peuvent alors être amenées à effectuer des heures supplémentaires, d’autant qu’il n’est pas certain que, lorsqu’ils ne peuvent en retirer quelque avantage fiscal, ces employeurs prennent soin de les déclarer.
Notre brave Marielle interrogea alors Noël : « et qui voudriez-vous mettre à sa place ? », entendez celle de Nicolas Sarkozy. Là, elle a marqué un point décisif. Qui pourrait gérer notre pays avec tant d’énergie vagabonde, négocier aussi brillamment avec les dirigeants russes, encenser si dévotement le Très Saint-Père, morigéner aussi sévèrement le président de la BCE qui s’obstine à lutter contre l’inflation, accroître en Afghanistan, avec des troupes si bien équipées et dirigées, notre soutien à un président des États-Unis qui avait cru voir en Irak des armes de destruction massive, lutter avec tant d’ardeur contre le capitalisme sauvage, adopter avec un esprit de solidarité aussi rare une position opposée à celle du commissaire de l’Union européenne dans les négociations de l’OMC, qui d’autre donc que notre grand Conducator, ce génie immortel que l’univers tout entier nous envie, toujours souverainement maître de ses nerfs, Nicolas 1°, qui a également réussi à se gagner le sobriquet de « cass’toi, pauv’con »? Pauvre Marielle, pour qui la démocratie ne peut exister sans reposer sur un homme providentiel, alors que les Grecs appelaient fort justement un tel régime la tyrannie.
Nous n’avions pas encore atteint le tréfonds de la pensée de notre valeureuse championne. Un échange à propos de la peine de mort devait nous y conduire. Noël Mamère faisait observer que gouverner ne consistait pas à suivre les sondages et que la peine de mort avait été abolie en France alors que la majorité des sondés voulait la maintenir. Le maire de Bègles ajoutant que, comme le démontrait l’exemple des États-Unis, cette peine ne dissuadait pas les assassins, Marielle concluait délicatement qu’en tout cas, elle empêchait les criminels de récidiver. Le 10 septembre, à Paris, un motard policier à moto, avec 0,8 gramme d’alcool dans le sang, a renversé et tué une femme sur un passage pour piétons. Comme il convient de préserver la vie de nos concitoyens, appliquons la jurisprudence Goitschel, empêchons définitivement ce représentant des forces de l’ordre de récidiver dans l’homicide.
J’entends déjà les protestations : « mais, ce n’est pas du tout la même chose !». Certes, pas tout à fait. Dans le cas du meurtre, il peut y avoir une intention, mais elle n’est pas toujours présente. On trouve aussi une souffrance, mais elle peut aussi durer des semaines lorsque la mort dite accidentelle n’est pas instantanée. Mais, dans les deux cas, c’est une vie qui est fauchée, avec son cortège de deuil et d’espérances balayées. Si on laisse de côté le côté émotionnel, objet du débat que j’évoquais, pour se concentrer sur la seule nécessité d’empêcher la récidive, il est vital de généraliser la peine de mort.
Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Foin de la laïcité positive, revenons aux sources mêmes des traditions religieuses, imitons nos frères musulmans du Baloutchistan. Là-bas, le 14 juillet 2008 après Jésus-Christ, trois jeunes filles, accompagnées de leur mère et d’une tante, ont tenté d’échapper aux promis que la tribu Umrani leur destinait. Rattrapées, elles ont été conduites à Baba Kot, broyées par une pelleteuse et enterrées agonisantes, ce qui leur a ainsi interdit toute récidive d’un crime aussi horrible.
Allons Marielle, vivent toi, les Jeux olympiques d’hiver et la barbarie !