Je pense qu'il ne faut pas préciser qu'Orsenna est l'un de mes auteurs préférés comme peu d'autres. Et je tombe sur une sortie littéraire dont je n'avais pas entendu parler? Malgré mes accès privilégiés à la base Electre? Non, c'est pas possible! Date de parution: mars 2008... Mars 2008? Il y a quelque chose qui cloche... Depuis un an que je suis différents blogs littéraires, il me semble qu'il n'y a que peu de sortie littéraire important qui me soient totalement inconnues... Et pourtant ce roman est totalement passé sous silence. Il me faut dès à présent réparer une telle injustice...
Ce livre est une histoire d'amours. L'amour fraternel que porte Erik Orsenna a son frère, difficile, antagoniste, mais toujours présent. Et l'amour qu'il porte à son soleil, rencontré après de longues années d'errance et d'amour morcelé, de rencontres passagères. Mais cette femme est morte seulement quatre ans après leur rencontre.
Comment vous expliquer d'un mot, vous qui ne l'avez pas connue ? Comment la saluer au plus juste, maintenant qu'elle n'est plus. Quel portrait d'elle puis-je toujours garder sur moi, que personne ne me vole, et pas même la vie qui passe ? J'ai cherché des ressemblances parmi les êtres humains, parmi les animaux et les plantes.
Et je n'en ai pas trouvé.
J'ai dû regarder ailleurs.
J'ai dû lever haut les yeux.
Cette femme était un soleil.
Dans ce roman, Orsenna rend hommage à cette femme qu'il a tant aimé. Il nous raconte son passé sans elle, son passage si fugace dans sa vie. Il nous conte sa mort, la déchirure, la longue recherche du fantôme de son aimée, tout autour de la terre, dans toutes les religions, les sciences... Et ce deuil qu'il n'arrive pas à commencer. Il nous raconte la persistance rétinienne où il voit encore sa femme. Qu'il va finalement croiser au détour d'une salsa. Et finalement le retour à la vie, entouré de ses amis qui essaient de le reconstruire.
Ce roman est une merveille... Émouvant, tendre, plein d'émotion, d'humour et d'auto-dérision. Et écrit avec cette langue toujours si belle, imagée, poétique, où l'on a l'impression que chaque mot est à sa place et que l'on aurait pu y mettre aucun autre. Je l'ai littéralement dévoré... Et j'ai adoré...