Pineapple Express de David Gordon Green

Par Geouf

Résumé: Dale Denton (Seth Rogen) est un gros glandeur de 25 ans, dont le boulot consiste à remettre en mains propres des incitations à comparaître aux personnes fuyant les tribunaux. Mais son activité préférée, outre traîner avec sa petite amie de 16 ans, est de fumer des joints avec son dealer, Saul (James Franco). Mais le jour Dale est témoin d’un meurtre commis par un des barons locaux de la drogue et une femme flic, il entraîne Saul dans une cavale semée d’embûches…

 

Pineapple Express. Derrière ce titre mystérieux (beaucoup moins pourri que le pitoyable titre français, Délire Express) se cache en fait une des meilleures drogues du monde selon Saul (« It’s like being in God’s vagina ! »), sous l’influence de laquelle les héros vont prendre la plupart de leurs décisions. On se doute donc que ces décisions seront loin d’être éclairées, surtout que la très marrante scène d’intro donne le ton en montrant les ravages de cette drogue. On assiste en effet a un essai de celle-ci par des militaires sur un bidasse (Bill Hader, un habitué de la team Apatow, puisqu’on l’a vu dans Knocked up et Superbad entre autres) qui se met très vite à raconter n’importe quoi et à insulter ses supérieurs. Une fois les bases posées et l’intrigue minimaliste lancée, Pineapple Express est un festival de gags portnawak, comme toute « stoner comedy » qui se respecte. On assiste hilare à un déluge de bons mots et de moments tordants, tous découlant de la stupidité des héros. De plans foireux (la destruction des portables) en plans foirés (le « sauvetage » de Dale par Saul dans la voiture de police et la poursuite qui s’ensuit, très grand moment de rigolade), en passant par les scènes totalement autres (la baston contre Red, le repas avec les parents d’Angie), Pineapple Express entraîne le spectateur dans un grand huit comique parfaitement géré. Difficile de ne pas rire au moins une fois devant les déboires de ce duo de bras cassés, surtout que les deux acteurs principaux s’en donnent à cœur joie. Et si Seth Rogen est comme toujours impeccable dans le rôle du gros lourdaud qui a du mal à mûrir (sa petite amie lycéenne est plus mure que lui !), c’est surtout James Franco qui marque avec son air constamment hilare et ses idées à la con (du genre se cacher dans une poubelle). On a bien du mal à reconnaître le Harry Osborne de Spider-Man derrière ces cheveux gras, ce visage ahuri et ces fringues de hippie, et c’est tant mieux.

Mais le plus surprenant reste le nom du réalisateur, David Gordon Green, plus connu pour ses drames indépendants que pour sa passion pour la comédie portnawak. Le réalisateur de L’Autre Rive semble pourtant parfaitement à l’aise ici, que ce soit lors des scènes de pure comédie, ou encore lors des scènes d’action, comme cette dantesque fusillade finale évoquant le meilleur du cinéma de John Woo (avec les gags en plus). Dynamique et rythmé, bourré de gags et de seconds rôles hilarants (les deux tueurs, Red), Pineapple Express est la comédie de l’été, aux cotés de l’excellent Tropic Thunder de Ben Stiller.

Note : 8/10