Il était une fois les Bègue …

Publié le 30 septembre 2008 par Cahri Cahri

Dimanche dernier, les Bègue des quatre coins de l’île se sont retrouvés à la Plaine-des-Palmistes. Une première, sur le thème de la généalogie, qu’a suivie notre envoyée spéciale, Sophie B.

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Quand un Bègue rencontre un Bègue. Ce n’est ni le titre d’une comédie ni le début du du, du d’une bla, d’une blague… Excusez le bégaiement, mais l’émotion était telle dimanche dernier à la Plaine-des-Palmistes ! Pensez donc : une centaine de Bègue et votre serviteur chargée d’en rendre compte. Avec la perspective de rencontrer la plus belle des Bègue : Valérie !

 « Ça fait vraiment plaisir de voir autant de Bègue. C’est étrange de se dire qu’on fait partie en quelque sorte d’une même famille », s’enthousiasme Isabelle B., après avoir dégusté un bon petit cari, cuisiné par les paroissiens de l’église Sainte-Agathe. Car les Bègues sont croyants : dès 10h, nous étions conviés pour un office dominical à l’église. Moment fort de cette journée : la photo. Tous ensemble -nous sommes une centaine- nous crions « bèèèègue » au lieu du traditionnel « cheese » pour sourire devant l’objectif.

« Une journée placée sous le signe du partage »

  Quand un Bègue rencontre un Bègue, il parle de… Bègue. La journée est l’occasion d’échanger, de partager et de rencontrer des cousins ou des grands-tantes jusqu’alors méconnus. Oh, un intrus ! Parmi ces innombrables familles, les Grondin, Fontaine ou autres Hoareau ont aussi droit de cité. Certains pour accompagner leur conjoint, heureux de partager avec émotion ce moment de découverte. La plupart « par curiosité », histoire de voir si tous les Bègue se ressemblent ? « Cette journée est l’occasion rêvée de faire la lumière sur cette longue lignée. Je me suis toujours demandé qui était mon premier ancêtre », s’interroge Marie-Jeanne B. la mère de notre Miss. Le CGB, Cercle Généalogique des Bègue (ou de Bourbon, peut-être…), qui a organisé cette journée pédagogique, va pouvoir la renseigner. Installés dans la maison de la paroisse, dictionnaires et ordinateur à portée de mains, les curieux recherchent les précieuses informations pour reconstituer ou compléter leur arbre généalogique. Les murs sont jonchés de panneaux où s’entremêlent les noms des familles Palmiplainoises. «  Nous ne faisons pas les recherches à leur place, nous les aidons uniquement », tient à préciser Guy Marion, webmaster du CGB.  

« A la recherche du premier Bègue »

  Yvon Le Besq, né en 1583 à Pont Croix dans le Finistère, serait le père de tous les Bègue. « C’est sans doute une histoire de prononciation qui est à l’origine de la transformation du patronyme Le Besq en Bègue. L’administration de l’île a dû le déformer  », suppose Isabelle B. L’arrière petit fils de celui qui fut donc mon arrière-arrière-arrière-grand-papa, Yves B. fut le premier du nom à fouler le sol de l’île Bourbon au début du XVIIIème siècle. Selon le CGB, depuis 1890, 12 628 Bègue sont nés en France, dans 48 départements. Le patronyme accède alors au 377ème rang des noms les plus portés en France. A la Réunion ? L’annuaire téléphonique en dénombre environ un millier, mais personne ne peut communiquer le nombre exact ! Jean-Luc Saint-Bègue, heu non, Saint-Lambert, maire de la commune, « bon voisin des Bègue  », jure-t-il, les estime à plus de 150 à la Plaine-des-Palmistes. Il aurait découvert leur nombre au cours d’une de ses nombreuses campagnes électorales. « Dans toutes les classes, de la maternelle au collège, il y a obligatoirement un Bègue », s’amuse-t-il. «  On trouve toujours un Bègue si on cherche bien  », confirme le frère Jean-Daniel Picard, qui a célébré la messe du matin. Valérie, attendue avec impatience, n’a finalement pas participé à la journée, « à cause d’un emploi du temps surchargé », confient ses Bègue de parents. Bah : sur les 99 qui restent, je trouverai bien une miss pour la photo de l’article.


Sophie BEGUE
Etudiante en journalisme à Info-Com