Mais tout ceux qui connaissent diront que NY ce n'est pas les USA. C'est NY.
Possible. Probable.
Bref, l'enfer citadin au regard de Reykjavik, capitale si calme.
Valérie en avait rajouté en nous expliquant qu'à peine arrivé il nous faudrait affronter la suspicion quasi maladive des douaniers et une fouille en règle, digne de Midnight Express, touché rectal inclus. Pablo, 9 ans, pouvait être pris pour un dangereux terroriste, susceptible de dissimuler une bombe à retardement dans sa Nitendo DS.
A peine avions-nous commencé à faire la queue pour passer la douane américaine, qu'une petite dame souriante, apercevant nos 4 enfants épuisés par 6 heures de vol, nous en a extrait pour nous faire passer devant tout le monde. Une bonne heure d'attente évitée. Certes, les contrôles furent minutieux ; le douanier, dans sa cage de verre, a procédé à l'enregistrement de nos empreintes digitales, contrôlé nos passeports avec l'intérêt et la concentration d'un entomologiste examinant un coléoptère et nous a tous pris en photo avec sa webcam nichée sur un bras articulé, tel un robot miniature.
Mais il fut toujours souriant et s'amusait même de notre provenance islandaise.
On était loin du cauchemar pressenti.
Et mon intimité demeura préservée.
Autos, scooters, bus, motos. A NY, les klaxons se mêlent aux sirènes de police (celles des pompiers et des ambulances en particulier sont véritablement assourdissantes), les violents coups d’accélérateur des voitures aux bras articulés des bennes à ordures ; dans cette frénésie décibels, les cris des prédicateurs et des vendeurs à la sauvette peinent à émerger.
Les machines se sont appropriées la ville et ont dépossédé les hommes de leurs voix.
Que d’odeurs aussi. Celles des fumées que les pots laissent échapper. Des saucisses qui rôtissent dans la rue dans de petites roulottes ambulantes. Des effluves s'échappant des nombreux restaurants. Des eaux de Cologne et des déodorants bon marché.
Moi, finalement, je m'en foutais un peu de ce bordel généralisé. J'étais de passage. J'étais un islandais déguisé en new-yorkais. Alors je me sentais fort. Volcanique peut-être. C’était la lave qui coulait dans mes veines. La fureur américaine ne pouvait m’atteindre. Elle glissait sur moi comme l’eau soufrée de Reykjavik.
Des balades (beaucoup), des restos (pas mal), du shoping (à peine), des musées (pas trop). Voila ce que furent ces quelques jours chez nos amis Olivier et Thorun qui nous ont hébergé à Soho dans leur magnifique et spacieux loft et en dépit du stress et de la fatigue causés par l'ouverture très prochaine de KISAN NY sur Green Street (sur le modèle du concept store qui existe déjà à Reykjavik).
Qu'il me soit permis de les remercier ici pour leur accueil.
J'ai pu grâce à eux découvrir une ville que j'ai adorée.
Bon c'est vrai que pour ceux qui ont du mal avec les règles, les USA en général ne sont pas recommandés. Nous sommes allés par exemple dans la piscine d'un grand hôtel, niché au 40e étage, avec notre frétillant Pablo.
Interdit de sauter. Interdit de plonger. Interdit de crier. Interdit de s'appuyer sur les bouées qui séparent les deux bassins. Interdit d'éclabousser ces voisins. J'en suis venu à me demander si, dans cette piscine là, la nage était autorisée.
La ville n'est pas non plus d'une propreté irréprochable. La nuit, les rats ne sont pas rares, les cafards sont légions et la gestion des déchets ménagers semblent être problématique.
En revanche, pour ceux qui aiment l'animation, NY leur tend les bras.
Restaurants, boîtes de nuit, bars, concerts de rue... NY bouge, chante, s'illumine, festoie, NY vit, de jour comme de nuit. Et à la différence de Paris par exemple, NY vit partout, pas seulement dans 3 ou 4 quartiers. C'est donc cette animation gigantesque et disparate qui frappe d'abord.
Et puis l'avantage d'être dans une ville de près de 10 millions d'habitants, c'est que vous êtes un anonyme dans la foule. Et ça c'est un vrai bonheur : n'être personne au pays du star système.
PS : je serais heureux de donner quelques adresses de bons restos à ceux qui le souhaitent.