Charles-Baptiste écrit des chansons abouties. Et les chante avec retenue. Avec drôlerie. Charles-Baptiste est un médecin de l’âme sans dépassement d’honoraire. Un Polnareff pas encore bobybuildé. Ses textes font mouche comme disent les courtisanes. Ses mélodies charment autant qu’elles émeuvent. Tout seul est un chef d’œuvre absolu, aussi beau que L’île des morts d’Arnold Böcklin. Charles-Baptiste est un romantique qui se serait trompé de siècle. Un Bobby Lapointe sous perfusion d’absinthe. Un chanteur californien de la rive gauche. Son répertoire est cohérent, resserré, intense, entre vignettes faussement innocentes et barbiturique en tubes. Charles-Baptiste est une ambiguïté, une ridule, une déviation qui ne serait indiquée sur aucune carte. Charles-Baptiste est une alcôve, un lupanar obscur où l’on vient s’abîmer un peu. Charles-Baptiste est une invitation, papier vélin couleur crème, que l’on ne peut refuser. C’est mon cas. Alors, plus tard, lorsque je monterai mon propre groupe de rock, je l’appellerai Charles-Baptiste Horowitz Was A White Genius.