Magazine Société

Maïté, proxénète de la jet-set, en a fait voir de toutes les couleurs à ses clients.

Publié le 30 septembre 2008 par Chictype

GENEVE. Une escort girl, promue maquerelle, et un ex-avocat sont accusés d’avoir livré des filles et de la drogue au producteur français Thomas Langmann avant de le faire chanter.

Fati Mansour
Mardi 30 septembre 2008

Sexe, drogue et petits secrets. Le procès d’une prostituée de luxe et d’un ex-avocat, accusés d’avoir usé de toutes les turpitudes pour gagner de l’argent, pourrait bien venir tourmenter une riche et parfois célèbre clientèle soucieuse de discrétion. Ce d’autant plus que le Tribunal de police de Genève a décidé de contraindre certains témoins récalcitrants à se présenter à une future audience non sans promettre à la défense d’autoriser l’audition publique des écoutes téléphoniques sous la forme de morceaux choisis.

Pas franchement glamour, ce monde de la nuit décrit par les premiers témoins. Un vrai nid de vipères où, à en croire l’accusation déclinée par le procureur Claudio Mascotto, celle qui se faisait appeler Maïté tenait le rôle principal. Derrière ce visage angélique, la femme, âgée aujourd’hui de 37 ans, en aurait fait voir de toutes les couleurs à ses clients et aux autres filles qui gravitaient dans le milieu.

Défaillances

Plaignants ou parties civiles, tous se sont faits discrets à l’approche du procès. Une attitude qui ne manquera pas d’aiguiser l’ironie d’un Jacques Barillon prêt à dénoncer, du côté de la défense, ce genre de pirouettes.

Parmi les célèbres clients de Maïté, il y a un banquier et aussi le producteur français Thomas Langmann à qui l’on doit Astérix aux Jeux olympiques. C’est justement lorsque ce dernier tournait ce film à Alicante que Maïté lui a adressé plusieurs filles et fait parvenir de l’héroïne pour sa consommation personnelle. Les rapports se sont vite dégradés entre le producteur et l’accusée. Le premier reprochant à la jeune femme d’avoir abusé de sa carte de crédit. La seconde lui reprochant des arriérés pour les prestations sexuelles fournies.

Finalement, en automne 2006, Maïté aurait menacé Thomas Langmann de le dénoncer pour viol et contrainte, trafic de drogue et autres escroqueries. Le texte de cette missive au procureur de la République à Paris a été écrit avec le concours de B., un ex-avocat genevois radié du barreau en raison d’une série de dérapages, et représenté ici par Me Yaël Hayat.

C’est la police genevoise qui est tombée sur cette fausse dénonciation lors de l’arrestation de Maïté et la fouille de son appartement. Car le producteur ne serait pas la seule victime de cette escort girl promue maquerelle de très jeunes filles. Un ancien client, dont elle a finalement dévoilé la double vie à son épouse, non sans user de sa carte de crédit pour vider les boutiques de luxe, s’est finalement décidé à porter plainte avant de se retirer de la procédure par gain de paix. Le Tribunal, bien décidé à l’entendre, le fera venir par la force si nécessaire.

Certains témoins sont venus à cette première audience. Comme cette assistante de recherche dans une société financière qui avait connu Maïté dans les boîtes de nuit de la place. Elle affirme avoir travaillé pour l’accusée à qui elle devait reverser 50% de ses gains. Non sans ajouter que cette dernière mettait la pression pour qu’elle s’implique davantage et se rende notamment à Alicante sur le fameux tournage. Incitation à la prostitution? La défense s’amuse. «Ce témoin n’a rien d’une sainte», explique Maïté.

Photos et célébrités

Cité à comparaître, Alain Delon a allongé la liste des témoins défaillants et non excusés. Il avait joué dans le film de Thomas Langmann et des photos de lui - on n’en saura pas davantage en l’état - on été trouvées au domicile de l’accusée. Etait-ce pour le faire chanter comme le prétend une des filles? Durant l’enquête, Alain Delon a fait savoir par l’entremise de son avocat genevois, Me Dominique Warluzel, que ces clichés, retirés depuis du dossier, avaient été pris avec son consentement.

Le jugement de cette affaire, que d’aucuns auraient sans doute apprécié le classement, reprendra à une date encore inconnue.

Source : http://www.letemps.ch/template/regions.asp?page=7&article=240728


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chictype 70 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine