Attitude de crise positive

Publié le 30 septembre 2008 par Chroneric

"Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise", Jean Monnet (1888-1979).

Cette crise financière apparemment due à des financiers peu scrupuleux se répand comme une onde de choc. Mais étant de nature positif, je ne veux pas me laisser gagner par l'inquiétude qui serait peut-être inutile, on ne le sait pas encore. Alors, c'est de façon naturelle que je me suis mis à réfléchir sur les conséquences positives d'une telle crise.

Il est sans doute indéniable qu'un tel évènement sera l'occasion forcée de remettre à plat le système. Les Etats les plus riches, ceux qui déterminent de par leur comportement les tendances économiques, vont devoir cogiter sur un autre modèle économique plus à même de se pérenniser et de résister aux tempêtes. Un modèle qui freinera les ardeurs de certains boursicoteurs et de certains spéculateurs. Car, ce qui faut avant tout maîtriser, c'est la gourmandise de certains à vouloir gagner toujours plus au détriment de toute la société. Un modèle économique maîtrisé est une garantie d'un équilibre mondial respecté. Le but étant d'éviter un écroulement des marchés et donc d'éviter aux communs des mortels de se serrer la ceinture, voire de tout perdre. Nous pourrions ainsi éviter les scènes dramatiques de familles mises à la rue ou de licenciements de masse.

Même si cela semble difficile à imaginer, cette crise pourrait être aussi l'occasion d'effectuer une petite opération "mains propres" dans le milieu, un assainissement chez les spéculateurs. Des directeurs d'établissements financiers ont profité du système pour s'enrichir personnellement, notamment au sein de certains noms de banques qui connaissent actuellement une faillite aux Etats-Unis. Quelques opérations louches, de grands mouvements de capitaux et un départ sur la pointe des pieds en laissant derrière eux ce qui allait provoquer ce marasme. Notre Président, Nicolas Sarkozy, souhaite que les coupables soient punis. Seulement, il s'avère que la tâche sera ardue vu que la plupart ont opéré en toute légalité, profitant d'un arsenal juridique complexe. Et on sait également combien les politiques ont les marges de manœuvre restreintes sur le monde économique qui est le vrai dirigeant du monde. Cela va donc être pointu de leur demander de rendre des comptes.

Autre point positif qu'il me semble intéressant d'aborder, c'est le surendettement des ménages. Un point à double tranchant cependant. Si les ménages auront plus de difficultés à obtenir des crédits pour une maison, une voiture ou d'autres biens de consommation courante (ce qui les protégerait de toute tentation), ils auront parallèlement du mal à rembourser les crédits déjà contractés avant la crise. Tout dépend de la tournure que vont prendre les évènements dans les prochains jours. Si les incidences sont limitées sur le pouvoir d'achat, les consommateurs pourront s'en sortir sinon, les prochaines fins de mois se présentent mal. Car, si les politiques arrivent avec une baguette magique pour trouver des centaines de milliards pour aider les banques, ils ont soudainement les caisses vides pour venir en aide aux ménages. Cela va donc encore s'apparenter à de la débrouille.

On peut dire que le Grenelle de l'environnement est arrivé à point nommé il y a quelques mois. Il est temps maintenant de mettre en pratique les bonnes attitudes écologiques. Il est temps de mettre en pratique ce qui permet d'effectuer des économies d'énergie : ampoules à basse consommation, modes de transport propres, isolation et chauffage en bonne intelligence. Bref, tout ce qui permet de ne pas jeter l'argent par les fenêtres. D'après ce que l'on nous annonce dans les medias, les Français commencent déjà à se comporter autrement. Les deniers faits mondiaux vont peut-être précipiter les choses.

De nombreux spécialistes, analystes et observateurs sont unanimes : le système a atteint ses limites. Le tourbillon dans lequel vivent les acteurs économiques, les établissements financiers, les boursicoteurs et autres golden boys, a tourné tellement vite tel une centrifugeuse, que la machine s'est emballée. La machine a donc décidé de se saboter. Ceux qui ont perdu gros vont devoir s'interroger et se dire qu'ils ne sont pas à l'abri, que personne n'est à l'abri de rien. Les plus heureux en ce moment ce sont sans doute les tribus reculées dans des forêts difficiles d'accès ou des plateaux de haute montagne vivant en autonomie et loin de tout cette agitation des civilisations dites "modernes" ou "évoluées". Evoluées certainement dans leur avidité et leur cupidité.

A l'instar d'Henry Kissinger, je n'ai pas envie de subir les erreurs des autres et de dire comme lui : "Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine : mon agenda est déjà plein".