En s’appuyant sur cette nouvelle théorie du capitalisme primaire, le héros, Burke Devore, décide, dans sa course à l’emploi, d’éliminer un à un ses concurrents potentiels pour l’emploi qu’il vise. Lorsqu’il aura fait place nette, il lui restera à éliminer le titulaire du poste qu’il désire. Bien sûr, en bon père de famille soucieux du confort de ses proches, il ne fait pas ça de gaieté de coeur, mais il sait que c’est la seule solution pour lui de garder la tête haute et ne pas sombrer (au fond, une sorte de Jean-Claude Romand inversé).
Dans la grande tradition de polar américain, « le couperet » trouve ses fondements dans la société et se lit comme une réflexion, une parabole sur système capitaliste actuel. A travers ce roman Donald Westlake nous propose une vision du libéralisme économique en vogue partout mais surtout aux états-unis. A travers la dureté d’un système, il montre comment un homme retourne contre la société l’arme avec laquelle elle s’est débarrassée de lui par une élimination froide et déshumanisée.
Au fond, Westlake, avec son humour, son sens de la dérisions et son écriture aiguisée, nous propose un point de vue, en forme de thriller, sur les ravages du capitalisme à outrance dans nos sociétés occidentales contemporaines.
Et c’est emporté par la curiosité que l’on dévore les 330 pages de ce polar, pressé que l’on est de savoir si notre héros va arriver à ses fins et ainsi donner raison à ses actes.
Le couperet
de Donald Westlake
Rivages Noir
332 pages - 9€
Ce roman a fait l'objet d'une adapatation au cinéma (plutôt honnête) par Costa-Gavras en 2005 avec José Garcia dans le rôle principal.