Le Plan Paulson est rejeté par 228 voix contre 205 à la Chambre des Représentants lundi soir, tous les indices baissent, les banques font faillite les unes après les autres, l’or monte, le pétrole et les matières premières baissent en prévision d’une l’activité économique qui va se contracter, le dollar est tout juste un peu meilleur que l’euro parce que cela va très mal en Europe. Le Nikkei japonais se tient à peu près, tout comme l’indice espagnol où les principales banques semblent moins touchées… L’Euribor - le monétaire entre banques - monte à 5.48%, montrant le crédit crunch.
Les Républicains apparaissent désormais toxiques pour la planète entière. Ce sont deux représentants républicains sur trois qui, aux Etats-Unis, ont rejeté le plan. Je crains qu’une vague de ressentiment anti-américain ne submerge ce qui reste de crédibilité à Washington. Et si les citoyens des Etats-Unis sont gens sensés, ils doivent voter contre les pompiers pyromanes qui coupent de plus les lances à incendie. John McCain, que j’ai rencontré, avait l’apparence de quelqu’un de plus sûr que ce leader de mauvais joueurs qui s’amuse de la panique comme un gamin avec le feu. Je me suis trompé, l’Amérique s’est trompée. A un tel point que la panique pourrait bel et bien desservir les irresponsables et balayer cette fois d’un grand coup les Républicains.
Le problème est qu’il faille encore attendre un mois complet. Il est quelque peu amer d’avoir raison en pronostiquant que les krachs surviennent toujours en octobre, pas en septembre. le Grand Lessivage est peut-être pour cette semaine. Ne jouez surtout pas, restez en liquidités, en bons du Trésor (y compris américains), en or si vous en avez, en trackers bear éventuellement (mais attention au retournement, il peut être aussi brutal que la chute !)
Mais ne croyez pas pour cela que c’est “la fin du capitalisme” comme disent les naïfs emplis de ressentiment. Le capitalisme est très fort en Chine… communiste, tout comme en Russie nationaliste. L’Amérique n’est pas morte elle non plus. Seule l’Europe vieillissante et pusillanime devrait vraiment souffrir. Et cela ne me fait aucun plaisir de pronostiquer cela, mais c’est ainsi : on ne réforme que le dos au mur, on dépense sans contrôle pour le “social”, on laisse faire les iniquités salariale des grands patrons, on bureaucratise le chômage, on taxe la réussite d’entrepreneur dès la retraite… Les riches seront sauvés, ils se retireront en Suisse; les pauvres s’en tireront, ils sont les gros bataillons électoraux - mais pas les classes moyennes.
L’avenir est en Chine, probablement.