La nouvelle avait fuité depuis jeudi dernier. Laurent Wauquiez puis Christine Lagarde avaient tenté de préparer les esprits: "entre 30 et 40 000 chômeurs de plus", puis "autour de 40 000 chômeurs de plus" avaient-ils annoncé ces 3 derniers jours. Le chiffre est tombé : + 41 300 demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en août, dans la catégorie 1 ("personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé" - on n'ose imaginer le chiffre réel).
Cette dégradation n'est pas dûe à la crise boursière et bancaire américaine de ces dernières semaines. L'impact de cette dernière nous parviendra plus tard dans l'année, d'autant plus si les parlementaires républicains américains persistent à refuser le plan de sauvetage de leur président. "Derniers jours la récession" prédit Bernard Maris pour Marianne. Le "krach" des bourses européennes ce lundi a peu à voir avec ces mauvaises nouvelles. La hausse d'août est la quatrième consécutive depuis mai. Le "secrétaire" d'Etat à l'emploi a déploré lundi 29 septembre que "les entrées en formation des demandeurs d'emploi n'ont pas été à la hauteur de ce qu'on attendait sur le mois d'août". Autrement dit, le gouvernement n'a pas réussi à sortir suffisamment de chômeurs des statistiques. Mince !
"La dégradation très nette de l'intérim a été le premier facteur d'augmentation" du chômage, a-t-il aussi estimé.Cette dégradation est l'échec des 500 jours de la Présidence Sarkozy: la défiscalisation des heures supplémentaires a grevé le budget de l'Etat et découragé les recrutements nouveaux. les emplois précaires ont été les premiers à disparaître. Et le paquet fiscal n'a pas relancé le pouvoir d'achat.
"on nous a un peu enfumés"Cette dégradation de l'emploi a fuité dès jeudi, au grand damn du gouvernement qui a diligenté une enquête interne. Nicolas Sarkozy voulait maîtriser la gestion de l'annonce. Il a mal apprécié que Rue89 puis LE PARISIEN dévoilent l'affaire.
François Chérèque, lundi 29 septembre.
Ces mauvaises nouvelles n'ont pas découragé le gouvernement : il va s'attaquer aux "niches sociales" en créant une taxe spéciale pour financer la Sécu, de 2 % (400 millions d'euros) sur les versements des entreprises pour l'intéressement, la participation, l'abondement des plans d'épargne et de retraite. Les fraudeurs à la Carte Vitale seront eux punis d'une peine plancher de 270 euros.
&alt;=rss"Nous allons mettre en place des sanctions financières plancher", a confirmé le ministre, qui a détaillé une annonce faire par Nicolas Sarkozy le 18 septembre.
"Un professionnel de santé qui prescrirait sans vraiment de raison se verrait d'emblée infliger une sanction de 1.350 euros", a détaillé Eric Woerth. Pour un assuré coupable d'une fraude à la carte Vitale, la sanction sera d'environ 270 euros. Ces sanctions seront décidées directement par la caisse d'assurance-maladie concernée "en cas de fraude manifeste".
Ces pénalités seront proportionnées à l'ampleur de la fraude, dans la limite de 5.500 euros pour les particuliers et du double de la fraude pour les autres. Elles seront plus lourdes en cas de fraude en bande organisée, a précisé le ministre.
Selon Bercy, 180.000 fraudes ont été détectées en 2007, mais seulement 200 ont fait l'objet de sanctions financières (source).