Les agents municipaux n’emménageront pas dans l’ancien immeuble de Gaz de Bordeaux, jugé inadapté. La ville veut le vendre et construire un nouveau bâtiment à Mériadeck
Personne n’a osé la faire hier lors de la séance publique du conseil municipal de Bordeaux. Alors allons-y gaiement : l’immeuble promis aux agents municipaux sentirait-il le gaz ? En tout cas, il est «mal fichu» (dixit Alain Juppé). L’immeuble en question c’est l’ancienne tour de Gaz de Bordeaux (GDB), située rue Poquelin-Molière tout près de Pey-Berland. Une tour qui appartient à la ville de Bordeaux et dans laquelle la municipalité avait envisagé d’installer ses agents municipaux (la ville en compte 4000) afin de leur offrir de meilleures conditions de travail. Sauf qu’après avoir étudié la question et fait les comptes, Alain Juppé a pris la décision d’abandonner la piste Gaz de Bordeaux. «On ne pourra pas y mettre 150 agents. De plus, nous nous sommes aperçu qu’il ne faudrait pas 2 mais 7 millions d’euros pour remettre les locaux en état.» Le maire de Bordeaux a donc pris la décision de loger les agents de la ville ailleurs. Dans un batiment tout neuf. «Nous nous demandons si nous ne devrions pas nous orienter vers la construction d’un bâtiment neuf à Mériadeck. Hugues Martin (adjoint au maire, ndlr) en a informé les organisations syndicales qui se sont dites intéressées.» Et le maire d’étayer son argumentaire en expliquant qu’en installant les agents municipaux dans ce nouvel immeuble, cela permettrait également, non seulement de résilier un certain nombre de baux, mais aussi de revendre l’ancien immeuble de Gaz de Bordeaux. De plus, toujours selon Alain Juppé, le nouvel immeuble pourrait être opérationnel dès 2012 et accueillir de 700 à 800 agents ainsi que le restaurant municipal. La décision n’a pas fait l’unanimité dans les rangs du conseil municipal. Marie-Claude Noël (Verts) s’est étonnée que la ville se sépare de ce bâtiment. «A chaque fois que nous nous séparons d’un bâtiment, on dit qu’il est inadapté, inadéquat, mal fichu. Or cet immeuble est remarquable. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas faire de bureau dans un immeuble où il y avait des bureaux. Bordeaux vend son patrimoine.» Alain Juppé a répondu que les études réalisées avaient montré que l’objectif était très difficilement réalisable. Le conseil municipal aura probablement à se prononcer sur ce nouveau projet très rapidement.
Sébastien Marraud