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Jeudi 24 juillet 2008, du côté de Dudelange

Publié le 29 septembre 2008 par Memoiredeurope @echternach

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J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer Dudelange, cette ville du Sud du Luxembourg, ancienne cité industrielle qui bénéficie aujourd’hui d’une sorte d’aura qui lui fait accueillir, à l’égal d’Esch-sur-Alzette ou Differdange des institutions prestigieuses qui se décentralisent…d’une vingtaine de kilomètres. Les industries culturelles viennent établir une façade dorée sur les horizons autrefois noirçis.

A Dudelange, c’est le Centre National de l’Audiovisuel qui a pris ses quartiers, en se réservant des salles de cinéma et d’exposition. Son installation clôturait l’année culturelle 2007 et prenait un relais direct de la superbe exposition sur les migrationsReTour de Babel dont j’avais eu l’occasion de parler l’an passé.

Si je songe à Dudelange en ce mois de juillet, c’est en raison du travail réalisé là par une des deux Jeunes Volontaires européen(ne)s qui sont venues à l’Institut des itinéraires culturels depuis un an : Zeina Habet.

Dudelange, c’est l’Italie, la petite Italie du Luxembourg. Une ville qui n’a pas perdu son caractère luxembourgeois, ouvrier. Mais une ville où l’immigration italienne a été forte, au point de structurer une partie de l’espace de cour en cour, de passages en passages comme un village italien dans la ville. Avec son quartier haut, ses jardins, sa convivialité d’une fenêtre à celle du voisin, ses cafés, ses cours d’écoles, ses odeurs de cuisine aux pastas et son parler parfois dialectal, mais toujours italophone. Avec son quartier bas autour de la gare usine qui, une fois les voies traversées, ouvrait la vie sur le travail et les aciéries de l’ARBED, aujourd’hui rachetées par Mittal et toutes désaffectées.  

Dudelange, c’est donc, qu’on y prenne garde, l’exotisme de la mémoire. Quand les lieux sont toujours lisibles, mais sont devenus autres. 

La gare usine, toujours gare, mais ne conduisant plus à aucun espace de travail et dont les étages collectent les témoignages de l’immigration ancienne et actuelle, quand les Portugais remplacent les Italiens.

Depuis le café d’Italia et depuis les cafés dancings où les célibataires déracinés tentaient de trouver l’âme sœur, aux façades aujourd’hui devenues rouges et propres, comme des patrimoines absorbés par le temps.

Zeina a réalisé un petit livret et un article qui est en ligne et elle a accompagné et guidé régulièrement des visites sur place avant de rejoindre la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration à Paris où elle fait partie de l’équipe des guides de la Cité.

A la veille des vacances, j’avais envie de dire qu’un itinéraire de mémoire peut s’inscrire à quelques kilomètres de chez soi, dans l’humilité d’un patrimoine social qui en dit beaucoup sur l’histoire de l’Europe.


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