En fait, la course défensive et d'attente des grands favoris - à savoir, Freire, Bettini, Valverde, Boonen et Zabel pour ne citer que les principaux- a profité aux "seconds coûteaux" (d'un jour, nous sommes bien d'accord, car les Ballan, Cunego, Rebellin et consord sont habituellement leader dans leur équipe respective), qui ont ainsi pu jouer leur va-tout. Au final, si Bettini n'a pas réussi son objectif (finir sa carrière par un 3e titre de champion du monde), c'est quand même l'Italie qui sort victorieuse de ce Mondial, grâce à Ballan. Par opposition, les grands perdants de la course sont les belges, qui ont mal couru quoi qu'on dise, mais surtout les espagnols, annoncé comme les grands favoris.
Et pourtant, c'était légitime : avec Freire en leader, en vue d'un sprint ; Valverde, S.Sanchez en vue d'une arrivée entre costauds ; et Contador, J.Rodriguez et Mosquera en autres en équipiers de luxe, c'était la sélection la plus forte sur le papier. Mais les espagnols n'ont pas tirer profit de leur potentiel, en ne misant que sur Freire et en n'envoyant que J.Rodriguez à l'attaque (le pauvre se retrouva donc tout seul dans le final, avec seulement S.Sanchez que l'on n'a pas beaucoup vu, et n'a donc pas pu faire grand chose face à ses concurrents, malgré ses très bonnes jambes). D'après Antequera, cela aurait été à Alejandro de sortir du peloton pour aider "Quim", où plutôt pour que Quim l'aide à gagner, puisque Valverde était donc la roue de secours de l'Espagne si l'arrivée ne se jouai pas au sprint. Selon le sélectionneur espagnol, Valverde n'a donc pas pris ses responsabilités (Alejandro a quant à lui déclaré après l'arrivée qu'il ne savait pas s'il devait sortir ou non du "groupe des battus" dans le final, car ses oreillettes ne marchaient pas et il ne savait donc pas les écarts).
De toutes façons, Antequera n'a pas totalement tort, dans le sens où le coureur de la Caisse d'Epargne a trop collé Bettini (comme aux JO, du reste), qui lui n'avait plus qu'à laisser ses coéquipiers devant, se battre pour la victoire. Mais il ne faut pas non plus rejeter toute la faute sur Alejandro : les autres coureurs de la sélection espagnole (je pense par exemple à Contador, qui a abandonné), même s'ils n'avaient pas un grand rôle à jouer, auraient quand même pu donné un petit coup de pouce pour leurs coéquipiers d'un jour - mais au lieu de cela, que nenni ! Ils ont véritablement été inutiles - un vrai gâchi...
Enfin, Antequera doit s'en prendre, également, à lui-même, pour sa stratégie entièrement axée sur Freire, pas assez souple et qui a donc mal fonctionné avec les aléas de la course.
Pour nuancer les erreurs espagnoles, je ré-précise que les oreilletes des coureurs ibériques n'ont pas fonctionné dans le final, ce qui a assurément perturber l'équipe. Facheuse coïncidence, pile au moment où elles devaient être le plus utile...
J'espère en tout cas que l'année prochaine, en Suisse, la tactique d'Antequera sera mieux ficelée, car là-bas, Alejandro prétendra légitimement au titre de leader de la sélection, au vu du parcours montagneux - parcours qui de plus ne se présentera probablement ensuite plus beaucoup dans la carrière du murcien ! Ca promet donc dors et déjà d'être un des grands rendez-vous de sa saison 2009...!!