Hausse du chômage, le gouvernement sort son cache-sexe

Publié le 29 septembre 2008 par Oldchaps

La remontée spectaculaire (41300 chômeurs supplémentaires en août) du chômage au mois d’août nous signale, si nous ne l’avions pas encore remarqué, que les premiers effets de la crise financière qui a débutée en juillet 2007 aux USA est en train de se propager à l’économie réelle en France. La décroissance du PIB sur le T2 2008, si elle est suivie d’une seconde baisse sur le T3 être renommée techniquement « crise économique ».

La situation économique, labellisée ainsi, prend donc un tout nouveau visage. La France entre donc, de plein pied et en retard par rapport aux USA, dans un nouveau cycle dont les retombées sociales vont être importantes. Le discours de Toulon de Nicolas Sarkozy prend une autre dimension dans ce contexte là, puisque nous n’avions pas à notre disposition les chiffres du chômage jeudi dernier lorsque ce discours a été prononcé

Cette nouvelle donne économique, fortement relayée par la presse ce week-end et par les membres du gouvernement, a donc permis à Nicolas Sarkozy de justifier son abandon de sa promesse du retour à l’équilibre des Finances publiques Françaises en 2012. Le président a donc abdiqué tout simplement sur ce sujet tout en donnant le change sur sa gauche avec un discours social qui a été remarqué. Il vient donc de réussir un tour de force majeur, réussir à faire oublier ses engagements passés tout en s’attirant la sympathie d’une partie de la gauche.

La ficelle est grosse…mais semble réussie. Les finances Françaises étant exsangues, après de nombreuses années sous présidence UMP, dixit le premier ministre depuis le paquet fiscal de 2007, il est clair que ces mauvaises nouvelles sont les bienvenues. En effet, cette contagion de la crise financière sur l'économie réelle, lui a permis d'abandonner toute contraintes budgétaires tout en lui permettant une marge de manœuvre plus importante pour les années à venir.
 

La publication des chiffres du chômage du mois d’août par l’ANPE a eu lieu aujourd’hui, elle a cependant été révélée par bons nombres de ministres de vendredi à dimanche soir. La fuite de cette mauvaise nouvelle a été orchestrée et instrumentalisée par l’Elysée, elle a servie à appuyer le discours de Toulon du président, et cela pose problème. En effet, cette communication précoce fragilise encore plus l’institution, dont l’indépendance continue de poser problème. Celle-ci avait été très sérieusement remise en cause en avril 2007 lorsque les chiffres officiels n’étaient plus valables selon les aveux même de ses dirigeants. La correction avait été  promise et reportée à plusieurs reprises et la publication définitive des chiffres avait finalement été repoussée par l’ANPE du mois d’avril au mois de septembre. Une date qui était postérieure à l’éléction présidentielle et qui avait alimenté la polémique.

Marc, dans un commentaire récent m'objecte que la crise actuelle nécessite un remède de cheval, et j'en conviens. Cependant, il faut lire le bon billet de Jean Quatremer; L'euro un bouclier discret, trop discret, pour comprendre que l'euro nous protège désormais de fluctuations importante de notre devise par rapport aux autres. Aujourd'hui la bourse de Paris a vécue une journée noire,  si nous avions eu le Franc comme monnaie, je n'aurai pas donné cher de la peau de notre monnaie suite à cette décision de relâcher les contraintes sur le budget.

Nous avons donc évité une journée noire pour le Franc aujourd'hui et merci qui ?.....merci l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe qui gèrent leurs budgets au cordeau, car ils nous ont protégés d'une descente aux enfer. Un autre point peut être évoqué, c'est la possibilité d'une dégradation de note attribuée à la dette de l'état Français. Si cette dégradation se produisait, les emprunts réalisés par l'état seraient encore un peu plus chers....

L'UMP ne tient donc pas ses engagements ni sur le pouvoir d'achat, ni sur la tenue de la dette de l'état tout en se drappant d'un discours faussement de gauche comme cache-sexe. C'est tout de même une gageure que Nicolas Sarkozy vient d'accomplir là.

                                                                                            Un bon point