On a appris ce week-end que la contagion commençait à gagner l’Union Européenne mais on peut être rassurer, à l’image d’un nuage nucléaire, celle-ci devrait épargner la France.
Cependant au-delà de la seule privatisation des pertes et de la collectivisation des profits, cette crise ne manquera pas de mettre en avant cette autre réalité masquée par cette parait-il embellie sur le front du chômage depuis plusieurs mois… même qu’on avait un atteint un niveau jamais depuis près de 20 ans.
Or depuis 20 ans, la précarité n’a cessé de prospérer, au point que le terme de travailleurs pauvres est apparu dans le vocable utilisé pour décrire le monde du travail. Une étude récente de l’observatoire de inégalités (profitons en tant qu’il existe encore) est sortie il y a peu de temps. Le constat est sans appel, on compte 15% des actifs dont le salaire est inférieur de 60% du revenu médian soit 3,4 millions de travailleurs.
Si on note une hausse depuis 2003, ce phénomène n’est hélas pas nouveau en soi, il est à mon sens l’illusion de ce cercle si vertueux de la croissance que nous « connaissons » depuis plusieurs décennies. Oui, ce beau système capitaliste que Sarkozy entend sauver, produit du miracle où les charlatans seront toujours correctement payés eux… ah oui haro sur les parachutes dorés… et ce matin, les paradis fiscaux (je me souviens d’un rapport de Peillon et Montebourg qui avait fait se lever comme un seul homme la droite pour dénoncer celui-ci… les temps changent.
Qu’on se rassure, nos ânes libéraux trouveront l’explication à ce phénomène… il faut déréglementer, déréguler, flexibiliser toujours plus, s’endetter encore un peu plus (ah merde pour certains pays occidentaux, on commence à être un peu tendu du coté de l’endettement privé).
Cela atteint déjà la limite du supportable pour beaucoup de salariés et on ne peut se rendre compte d’une chose… ces mesures produisent toujours plus d’inégalités… pourquoi pas mais au moins ayez le courage de le dire.
A ce propos, la gauche de gouvernement doit aussi reconnaître ses propres erreurs. Nous avons pris par le passé des mesures qui ont encouragé à créer des travailleurs pauvres, à commencer chez les femmes avec des exonérations de charges pour les emplois de service à domicile sans contrepartie pour ces dernières.
Aujourd’hui, l’urgence sociale est là, et il s’agit bien de réussir à résorber cette poche de travailleurs pauvres qui rime très souvent avec précarité (quoique la moitié de ceux-ci travaillent toute l’année) et temps partiel.
Et sur ce point, il est incontestable que le PS est, du fait d’une deuxième loi sur les 35h très mal foutue, dans la quasi impossibilité de remettre la question du travail au cœur du débat politique. Pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit avec en parallèle une profonde rénovation de notre fiscalité directe.
PS : on notera avec un certain étonnement que la crise, qui devaient nous épargner (cf les déclarations de Lagarde et Sarkozy depuis Août 2007... ah merde c'est contradictoire avec mon 1er paragraphe ), est donc responsable de la brusque hausse du chômage en Août… ben voyons… et si c’était plus prosaïquement le résultat de la politique du gouvernement Fillon… les conséquencesde la crise, elles vont seulement arriver… hélas.