François Bayrou a estimé dimanche soir sur BFM Tv qu'il revenait au FMI d'imposer un ordre mondial au système financier :
« Parce que c'est par là que passent un certain nombre de virus qui démolissent la confiance dans le système économique». «Que le FMI s'occupe de cela, je trouverais ça très important ».«Cela fait un an maintenant que Dominique Strauss-Kahn est en situation de responsabilité, je trouverais bien que l'on passe des paroles aux actes».
Vous avez entendu, DSK , puisque vous-même vous disiez hier dans le JDD :
«Le Fonds monétaire international peut le faire. Les gouvernements de la planète, tous les gouvernements, pas seulement ceux des pays riches, ont intérêt a se servir du FMI pour cela. Nous avons été créés en 1944 comme une sorte de service public mondial. Nous sommes les gardiens d'un bien public global: la stabilité financière, au service de l'économie. En 1944, ce qui menaçait, c'était l'anarchie monétaire. Aujourd'hui, il faut faire face, en plus, à l'anarchie financière: l'opacité, la cupidité, l'irresponsabilité d'un système qui s'est developpé sans rapport avec l'économie réelle... La finance doit être contrôlée. Nous sommes prêts à le faire si on nous en donne le mandat. Nous sommes dans notre rôle, et je le revendique»
C'est en effet exactement le rôle du FMI , mais, il y a un problème de taille : les USA disposent d'un pouvoir de veto au sein du FMI et ils y détiennent à eux seuls presque 17% des voix (l'UE en détient 32% mais en additionnant tous les pays de l'UE). Il faut revoir les quote-parts, et, ce-faisant, la pondération des voix (ou, tout du moins, leur fonctionnement). Une bonne partie des crises vient d'Amérique (subprimes, par exemple) or, c'est le seul pays qui n'a pas à se soucier du cours de sa monnaie. Un rééquilibrage au sein du FMI est donc tout à fait nécessaire.
Je voudrais également faire une remarque : quand l'Argentine s'est économiquement effondrée, en 2001, faute de trouver des liquidités sur les marchés financiers, c'est aussi parce que beaucoup d'agents de ces marchés avaient pensé que le FMI rembourserait les crédits argentins. Et les agents argentins qui empruntaient ont fait le même raisonnement. C'était en 2001, et cela rappelle étrangement les fameuses subprimes et la crise du crédit qui frappent le système financier aujourd'hui. Bis repetita non placent...
Si le FMI veut devenir un acteur majeur des régulations dans le système financier, il va devoir se réformer en profondeur, puisque jusqu'ici, ses politiques d'ajustement structurel ont justement amené à de profondes dérégulations , au moins dans les pays en voie de développement. En somme, il faudra un FMI beaucoup moins idéologue, et beaucoup plus pragmatique, particulièrement sur les questions d'intervention des Etats dans l'économie. On voit avec la crise actuelle, que leur rôle demeure essentielle dans les circonstances exceptionnelles.
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