France-Allemagne: Quel accord sur Airbus?

Publié le 15 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Ils se sont téléphonés aujourd'hui. leurs proches collabrateurs ont bien travaillé leurs dossiers. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent ce lundi 17 juillet à Toulouse pour un sommet consacré principalement au groupe EADS. 

M. Sarkozy, accompagné de sa ministre de l'économie Christine Lagarde, et Mme Merkel doivent déjeuner en compagnie de salariés d'Airbus, avant de se retrouver pour des discussions avec les actionnaires. Ils auront enfin une réunion élargie à leurs ministres des affaires étrangères et européennes, comme le prévoit le cadre défiini à Blaeshein. 

Si un consensus semble acquis sur la fin du système de double direction,(même si le plan de vol qui se dessinait n'est plus le bon) la difficulté est de savoir comment préserver l'équilibre franco-allemand au sein de l'actionnariat. M. Sarkozy s'est prononcé pour un élargissement du pacte d'actionnaires, sur lequel les Allemands semblent réservés."Il faut que cette société soit gérée par des considérations d'entreprise et non politiques", a affirmé Mme Merkel dans une interview à paraître ce lundi  matin dans le quotidien Handelsblatt.  La chancelière souhaite une structure de management plus efficace, pour "rendre EADS puissant".

Le capital d'EADS est réparti entre actionnaires français et allemands, privés et publics, avec d'un côté Lagardère (en train de passer de 15 % à 7,5 %) et l'Etat français (15 %), et de l'autre DaimlerChrysler (15 %) et un consortium d'investisseurs (7,5 %) incluant des Länder allemands.
 
BCE, EURO FORT, DÉFICITS PUBLICS

M. Sarkozy et Mme Merkel devraient également évoquer de façon plus générale "les moyens d'améliorer la gouvernance économique de l'Europe", selon l'Elysée. Un domaine dans lequel des tensions sont récemment apparues dans le couple franco-allemand.

Alors que M. Sarkozy critique régulièrement l'euro fort (la devise européenne a encore battu un record vendredi à 1,38 dollar), Angela Merkel s'est clairement démarquée des inquiétudes de la France. Si M. Sarkozy n'a pas réitéré depuis son élection ses appels à une réforme de la Banque centrale européenne, Berlin soupçonne toujours Paris de chercher à contourner l'indépendance de la BCE.

Enfin le président français a demandé un délai jusqu'en 2012 pour ramener le déficit budgétaire dans les clous européens. Selon le magazine économique allemand Wirtschaftswoche, Mme Merkel a exprimé ses inquiétudes sur les positions françaises lors d'une récente réunion entre des responsables de son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), et des responsables économiques allemands, dont Thomas Enders. L'Allemagne est notre partenaire qui a été le plus réservé lors de la prestations de Sarkozy devant l'Eurogroupe, mais comme disait Kohl, "être amis, ce n'est pas être d'accord sur tout , c'est être d'accord pour dépasser nos désaccords"...;