La France 23e au classement international de la corruption !

Publié le 29 septembre 2008 par Guy Deridet
La publication par Transparence International (en Anglais Transparency International) de son indice 2008 de perception de la corruption n’empêchera pas de dormir ceux qui nous gouvernent. Pourtant, cette radiographie des aspects nauséabonds des coulisses du pouvoir ne manque pas d’intérêt. Un recul de quatre places et une perte de 0,4 point, la France dégringole au 23e rang du classement 2008 de perception de la corruption établi par Transparence International. Dans la zone océan Indien, seule Maurice obtient une note supérieure à la moyenne, mais avec des réserves.

Créée en 1993 par un ancien directeur de la Banque mondiale, l'Allemand Peter Eigen, Transparency International est présidée depuis 2005 par la Canadienne Huguette Labelle, chancelière de l'Université d'Ottawa et ancienne présidente de l'agence canadienne de développement. Fondée en 1995 la section française est présidée depuis 2003 par Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor. Transparency International comprend environ 80 sections nationales dans le monde. Chaque année, Transparency International publie un indice de perception de la corruption (IPC). “L'IPC a pour objectif de mesurer la corruption dans le secteur public et définit la corruption comme l'abus d'une charge publique à des fins d'enrichissement personnel. Les enquêtes utilisées pour établir l'IPC posent ainsi des questions relatives à la corruption de fonctionnaires, au versement de pots-de-vin dans le cadre de marchés publics, au détournement de fonds publics ou encore à l'action des pouvoirs publics en matière de lutte contre la corruption, incluant de ce fait la question de la corruption administrative et de la corruption politique”, explique l'organisation. “L'IPC 2008 se fonde sur 13 enquêtes différentes réalisées par 11 institutions indépendantes. La note d'un pays est une indication bien plus importante de la perception du degré de corruption d'un pays. Le rang d'un pays peut changer simplement en raison de l'entrée ou de la sortie d'autres pays de l'indice”.

HLM, CLEARSTREAM, UIMM ET FRÉGATES DE TAÏWAN

Pour son “cru” 2008, Transparency International dresse un constat alarmant. “La persistance d'un niveau élevé de corruption dans les pays pauvres conduit à une situation humanitaire désastreuse. La corruption persiste également dans les pays les plus riches affectés par de nombreux scandales mettant en cause les entreprises et des hauts responsables de l'État. Sur ce plan, la France n'est pas épargnée.” Notre pays perd 0,4 point et 4 places. Elle arrive au 23e rang du classement 2008 avec une note sur dix de 6,9 à égalité avec le Chili et l'Uruguay. “Cette année aura été marquée par plusieurs affaires touchant aux plus hautes sphères de l'État en France, souligne Transparence International France. De l'ancien président de la République visé par différentes enquêtes pour corruption – mis en examen pour l'une d'entre elles – à la mise en examen de l'ex-Premier ministre dans le cadre de l'affaire Clearstream et au scandale impliquant la principale fédération d'entreprises françaises (UIMM), nombreux sont les éléments qui ont pu contribuer à dégrader la perception du niveau de corruption en France. À l'instar d'autres pays développés, la France a aussi sa part d'entreprises impliquées dans des affaires de corruption à l'étranger. Enfin, le non-lieu prononcé dans l'affaire des frégates de Taïwan, après que trois ministres de l'Économie et des Finances, de gauche comme de droite, aient bloqué l'instruction par l'invocation du secret défense, a indiscutablement jeté le doute sur la volonté de la classe politique française de faire toute la lumière sur cette affaire.”

Dans la zone océan Indien, seule Maurice tire son épingle du jeu. Elle est la seule à obtenir une note supérieure à cinq. Cela n'empêche pas Transparency International d'émettre des réserves. “Une réforme de la Mauritius Revenue Authority a été entreprise au cours des deux dernières années dans le but d'assurer une plus grande transparence et une plus grande intégrité du service des douanes, jusque-là considéré comme l'un des trois secteurs les plus corrompus (avec les services de maintien de l'ordre et l'Autorité Nationale des Transports). Toutefois, le refus du gouvernement de permettre l'ouverture d'une enquête indépendante, à la suite d'allégations de corruption visant des responsables de haut niveau de ce secteur, augure mal de la poursuite des efforts de lutte contre la corruption à l'avenir.”

Source : Clicanoo/ Alain Dupuis
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NDLR

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