BERLIN, 28 sept 2008 (AFP). L’Allemagne refuse en l’état le projet de loi européen, qui prévoit des amendes dès 2012 pour les constructeurs produisant des voitures trop polluantes, a déclaré ce week-end le ministre de l’Environnement Sigmar Gabriel.
Le ministre réagissait, dans une interview à l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi, à un vote datant de jeudi de la commission pour l’environnement du Parlement européen (PE), qui a résisté aux pressions des constructeurs et maintenu les amendes prévues dès 2012 si la pollution des voitures neuves ne baissait pas sensiblement.
Interrogé sur le point de savoir s’il soutenait cette position, M. Gabriel a répondu: “Non, absolument pas. La recommandation de la commission de l’Environnement aura seulement pour conséquence que la recherche d’un compromis va durer plus longtemps. Elle va déclencher un nouveau conflit”.
L’Allemagne, producteur de grosses berlines (BMW, Daimler et Porsche) plus polluantes par exemple que les petits modèles français, a toujours été réticente face à ce projet.
Les eurodéputés membres de la commission Environnement ont retenu jeudi les propositions faites par la Commission européenne en décembre: elles prévoient d’imposer dès 2012, et non pas en 2015, des pénalités aux constructeurs qui ne respecteraient pas l’objectif de 130g/km maximum de CO2 émis en moyenne par un véhicule neuf (au lieu de 160 actuellement).
“On fait comme si le climat de la planète dépendait de la date d’entrée en vigueur d’un règlement, à trois ans près. C’est totalement absurde”, s’est emporté M. Gabriel.
“Pour l’industrie automobile allemande, avec sa gamme de modèles très différente, atteindre cet objectif en 2012 n’est guère faisable, contrairement à ses concurrents français ou italiens”, a plaidé le ministre.
“Nous n’avons pas le droit d’opposer la protection du climat à l’économie”, a-t-il poursuivi, soulignant que la lutte contre l’effet de serre ne devait pas se faire “au détriment des performances économiques” de l’Allemagne.
“L’an prochain nous porterons notre budget pour la défense du climat à 5,5 milliards d’euros, contre 4 milliards en 2004. Mais nous ne pouvons faire cela que si nous avons une industrie compétitive”, a-t-il affirmé.
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