Obama et MCain face à la religion

Publié le 29 septembre 2008 par Micheljanva

Les deux candidats ont accordé un entretien à une revue catholique américaine. Voici quelques extraits de propos dont on imagine mal qu'ils pourraient être prononcés par un chef d'Etat français :

1. Barack Obama :

"Ma foi chrétienne influe sur tout ce que je fais. Elle m’a aidé à façonner mes valeurs et mes idées, et je ne pense pas que le président doive se garder d’appliquer dans le travail qui lui incombe les principes qui sont importants pour lui, ou pour elle. Inutile de préciser que ma vie de prière est très importante à mes yeux. Elle me rend plus fort et me guide tout au long de la journée. Ce qu’un président ne peut pas faire dans une démocratie parlementaire, c’est imposer ses croyances religieuses aux dépens des autres croyances. Nous sommes un pays où cohabitent différentes religions et différents points de vue, et quand on se place dans la sphère publique, il est important de savoir exprimer sa foi dans une langue qui soit universelle. [...] Je pense que quand on est dans la vie publique, on a besoin d’une éthique qui permette de faire le tri entre des exigences et des intérêts divergents. [...]

Parmi toutes les pierres sur lesquelles nous construisons nos vies, en plus de Dieu, la famille est la plus importante. Mais quelque chose affecte cette fondation : si nous sommes honnêtes, nous devons admettre que trop de pères manquent dans trop de vies. Les pères doivent être présents à la fois physiquement et émotionnellement et ils doivent être tenus responsables des valeurs transmises à leurs enfants. Cette responsabilité s’étend aussi à Washington. Parce que si les pères font leur travail, notre gouvernement doit faire une moitié du chemin en développant les opportunités d’emploi et en généralisant le congé parental et le congé maladie. Nous devons promouvoir des politiques qui renforcent la famille."

2. John McCain :

"Être guidé par sa foi est très important à mes yeux. Tout comme essayer de vivre en accord avec les valeurs judéo-chrétiennes qui ont inspiré nos ancêtres et qui m’inspirent chaque jour. Nous devons les avoir à l’esprit à chaque fois que nous sommes amenés à prendre des décisions qui ont un impact concret sur les vies de nos compatriotes. [...]

Je veux aussi réformer l’éducation dans le sens de la concurrence, y compris avec les «écoles sous contrat». Je veux que chaque famille américaine ait le choix que nous avons eu, ma femme Cindy et moi. Nous avons envoyé certains de nos enfants dans une école catholique, car nous avions la possibilité et les moyens de le faire. Je veux que chaque Américain ait cette alternative. C’est pourquoi les écoles sous contrat et le système des bons doivent faire partie de toute réforme véritable du système éducatif. [...]

C’est vrai que je soutiens fortement le droit des femmes à décider de leur liberté de procréer. Mais que ce soit clair : je reconnais que l’avortement est une question morale. Personne n’est pour l’avortement. Je crois que nous avons besoin d’aborder les facteurs sous-jacents qui peuvent conduire une femme à prendre ces décisions déchirantes. Nous devons faire tout ce qui est possible pour réduire les grossesses involontaires et soutenir les femmes qui choisissent d’avoir un enfant. Nous devons donc nous concentrer sur les soins pré- et post-nataux et nous devons rendre l’adoption beaucoup plus facile. Si nous pouvons créer une situation où les jeunes femmes et les jeunes gens agissent de manière responsable et reconnaissent le caractère sacré de la sexualité humaine, alors nous pourrons réduire de façon drastique le nombre des avortements. C’est quelque chose sur quoi j’ai l’intention de travailler avec des gens de tous horizons, quand je serai président des États-Unis."

Michel Janva