On entend souvent le terme de modèle social européen dans la bouche d’économistes ou de politologues. Mais, d’une part, existe-t-il vraiment ? Si oui, qu’entend-on par là ?
On peut constater, avec des disparités, qu’on trouve partout dans les pays de la Communauté Européenne:
- Un droit du travail qui protège les salariés en matière de licenciements, de durée du travail, de santé, de congés payés,….
- Une protection contre certains risques ou évolutions: maladie, vieillesse, accidents du travail, chômage, minima sociaux,…
- Des droits syndicaux et une tradition de négociation collective qui se traduit, souvent par de la co-gestion d’organismes sociaux.
- Des caractéristiques: interdiction du travail des enfants, promotion de l’égalité homme-femme, interdiction de certaines discriminations,…
- Des services régaliens et d’autres, simplement publics.
Outre quelques détails, c’est essentiellement cela qui constitue le modèle social européen.
Ces dispositifs ne sont, pour la partie la plus importante d’entre eux, qu’un salaire différé traduit en charges sociales des employés et employeurs et en impôts sur l’économie. Hors, l’OCDE montre que la part des salaires dans la valeur ajoutée, si elle a baissé au Japon, aux USA et dans l’Europe au cours des 30 dernières années était en 2007 dans l’ Europe des 15 (à 58%), plus basse de 3 points qu’aux USA et au Japon (autour de 61%).
Un certain nombre d’étude montrent que c’est à cette baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée qu’il faut attribuer l’ensemble des difficultés de nos systèmes de retraite et de santé, les difficultés d’avoir des crédits de fonctionnements décents pour l’école et la Recherche, … Ce qui, ajouté à la baisse continue du pouvoir d’achat depuis 2002, commence à faire beaucoup. La hausse, plus récente, des loyers, de l’essence et de nombreux produits alimentaire constituant la cerise sur la gateau. Sans oublier la récession, la remontée du chômage et de la gigantesque crise qui s’amorcent.