Entretien réalisé et traduit par ANNIKA pour le compte du blog drzz
Nom :
Robert SPENCER
CV
Titulaire d'un Master en sciences des religions de l'Université de Caroline du Nord, Chapell Hill /
Auteur de sept livres sur l'islam et la menace terroriste, dont au moins trois best-sellers /
Créateur de Jihadwatch.org et Dhimmiwatch.org /
Ses écrits ont paru sur Frontpagemag, le Washington Times, Dallas Morning News et il a été invité par CNN, Fox News et MSNBC, notamment.
Mr. Spencer a donné des conférences dans plus de trente pays, ainsi que pour le Département d'Etat américain, le CENTCOM (commendement central de l'US army)
et la CIA.
Les livres de Mr Spencer sont bannis au Pakistan et il a été nommément cité par Al-Qaeda comme étant une menace pour les fondamentalistes musulmans.
ANNIKA : L’Islam fondamentaliste dit puiser ses racines dans le Coran, on pourrait en déduire que le livre sacré lui-même détient des directives irréconciliables avec les valeurs démocratiques, le premier amendement de la constitution (américaine), l’égalité des sexes, et le système judiciaire. Etes-vous d’accord ?
SPENCER : Bien entendu.
Au travers de l’histoire de l’islam, il est déduit par une grande majorité de commentateurs orthodoxe et théologiens ainsi que par les écoles de jurisprudence islamique qui forment diverses
sectes, que l’Islam nourrit des directives irréconciliables avec les valeurs démocratiques, l’égalité des droits homme-femme, et le système judiciaire. Ceci permet aux djihadistes
contemporains de plaider avec succès parmi les musulmans paisibles et les personnes de culture musulmane que le fondamentalisme représente l’islam pur et vrai. Ainsi, celui qui veut vivre un
islam authentique doit faire ce que font les djihadistes. Les musulmans qui affirment ne pas partager cette opinion n’ont pas formulé de réponse islamique efficace. Ce n'est peut-être
pas complètement impossible pour eux d'agir, mais ils ne l’ont pas encore fait. Formuler une répartie efficace exigerait une rejection explicite du sens coranique littéral dans bien des
détails.
ANNIKA : Dans l’effort de démontrer l’existence de « différences irréconciliables » entre les valeurs démocratiques et le Coran, certains décrets constitutionnels furent écrits par la cour turque ainsi que la cour européenne. Quelles sont les autres mesures qui devraient être entretenues pour affirmer cette vérité – et comment s’y prendre ?
SPENCER : On ne pourra jamais établir cette vérité sans un changement radical de notre courant politique et de notre environnement culturel. De plus, si la vérité objective était le critère primordial, ce qu’il n’est certainement pas aujourd’hui, on devrait pouvoir faire appel aux multiples versets coraniques ainsi qu’aux interprétations de la théologie et loi islamique. Nous pourrions alors établir que la loi islamique (Charia) est un système global qui ne laisse aucune place aux valeurs démocratiques sur bien des détails. La Charia nie l’égalité des droits devant la loi pour les femmes et les non musulmans. Elle s’oppose à la liberté de conscience (autrement dit : croire en ce que l’on veut, ou ne pas croire), ainsi que le droit à la liberté expression.
Le débat devrait finalement se tenir en lieu publique, les musulmans d’Occident devraient être appelés a rejeter explicitement ces éléments de tradition islamique ; et afin d’appuyer leur rejet, ils devraient mettre en place des procédures transparentes et gérables qui décrédibilisent l’islam politique. Finalement, quoique les Européens ou Américains fassent, ils devront confronter leurs valeurs démocratiques avec le Coran, car le déni des apologistes de l'islam cèdera un jour devant la réalité.
ANNIKA : Le Jihad est un terme mentionné à plusieurs reprises dans le coran. Est-ce que le sens du terme signifie un « combat intérieur » pour surmonter la tentation, ainsi que cela est revendiqué par des apologistes musulmans ? Quel est le sens du terme ?
Des théoriciens jihadistes tels qu’Hassan Al-Banna et Abdullah Azzam ont déclaré fausse l'interprétation de Mohammed selon laquelle le jihad est essentiellement un combat intérieur pour surmonter la tentation. Effectivement, cette version ne figure dans aucune des collections de hadith (traditions des mots et faits de Mohammed) que les musulmans estiment le plus authentique.
ANNIKA : Le coran précise clairement (2:106, 16:101) que les paroles antérieures de Mohammed (jugées pacifiques) sont annulées par ses écrits ultérieurs (jugés hostiles). Est-ce que cette analyse est exacte ?
SPENCER : Certes, les passages chronologiquement antérieurs du coran, tel que sura 109, enseignent la tolérance envers d’autres religions, tandis que les passages ultérieurs enseignent la guerre envers les non musulmans –même envers Juifs et Chrétiens tel 9:29. En cas de désaccord, c’est la doctrine islamique fondamentale qui l’emporte ; cette doctrine, partagée par toutes les sectes et écoles orthodoxes, revendique que les passages chronologiquement les plus tardifs du coran ont priorité sur les précédents.
ANNIKA :
Depuis le 11 Septembre 2001, on appelle couramment l’Islam la « Religion De Paix » en occident. Qualifiez vous l’Islam de « Religion
De Paix » ? Et pourriez vous nous expliquer comment vous etes arrivé a ce raisonnement.
SPENCER : Non, l’islam n’est pas une « Religion De Paix ». C’est la seule religion au monde avec une doctrine développée – aussi bien en théologie qu’en système juridique - qui mandate la guerre contre les non-croyants. Il y a, bien sur, des millions de musulmans qui n’y prennent pas part et qui ne sont pas intéressés par elle, mais ceux qui le sont le revendiquent et peuvent se cacher derrière le manteau de l’authenticité islamique. Je suis arrivé à ce raisonnement en étudiant les textes et enseignements de cette religion.
ANNIKA : Les Occidentaux experts islamiques, ainsi que certains musulmans, préconisent la reformation ou modernisation du Coran. Après tout, d’autres religions monothéistes du moyen Orient ont changé et évolué avec le temps. Croyez vous que l’islam puisse être modernisé, et si oui, comment ?
SPENCER : Ce serait difficile car le Coran dit représenter en lui-même le mot de Dieu, parfait et inaltérable. L’islam ne pourrait être modernisé que par un rejet catégorique de la transcription littérale du Coran.
ANNIKA : Quelle est votre opinion sur lesdites archives secrètes des anciens textes islamiques qui, dit-on, auraient fait surface après 60 ans de suppression (Andrew Higgins, Wall Street Journal – ‘The Lost Archives’). Sont elles authentiques ?
SPENCER : Je ne les ai pas étudiées, mais ne vois aucune raison de douter de leur authenticité. Les apologistes islamiques affirment fréquemment qu’il n’y a pas de textes coraniques à interprétations variables, et qu'il s'agit d'une preuve de la protection divine du Coran, ce qui est faux si l’on s’en tient aux faits. Il existe déjà des variances connues, et d'autres textes alternatifs peuvent refaire surface dans un futur proche.
ANNIKA : Y a-t-il des preuves tangibles qui attestent que Mahomet a bel et bien existé?
SPENCER : Non. La biographie la plus ancienne sur lui date de 150 ans après sa mort. Le Coran ne contient presque aucun détail sur Mahomet. Il est possible que le personnage ait été fabriqué à partir de traditions sur d’autres personnes, ceci afin de donner à la nouvelle religion arabe une image fondatrice et unifiante.
ANNIKA : Il existe une ‘anarchie’ relative dans le système clérical islamique (Oulémas) et il est difficile d’identifier une vrai hiérarchie ou organisation. Serait-ce Al Azar en Egypte, La Mecque, Nadjaf, Qom ? Où sont les lieux principaux de l’influence islamique ? Quel est leur pouvoir, et pour qui ?
SPENCER : Il n’y a pas de hiérarchie unique avec un chef en tête, comme l’Eglise catholique. Il y a plutôt des centres d’érudition – Al-Azhar pour les Sunnites, Najaf et Qom pour les Chiites, les centres de piété et les villes saintes telle La Mecque. Elles exercent toutes leur influence, mais il n’y a pas une seule voix qui commande la loyauté de tous les fidèles musulmans. En théologie islamique, ‘ijma’ (accord général) porte une grande valeur et une entente parmi les érudits donne du poids à un enseignement particulier. Malheureusement, il y a un consensus parmi les érudits classiques sur la nécessité d’une guerre djihadiste contre les non musulmans.
ANNIKA: En Europe les problèmes d’intégration ne sont pas de nature ‘raciale’, elles sont symptomatique d’un choc entre civilisations. Etes-vous d’accord avec cette déclaration ?
ANNIKA: En tant que groupe d’immigrés, les musulmans d’Europe ne s'entendent pas entre eux (Turcs/Arabes, Kurdes/Turcs, Arabes/Maghrébins, etc). Pourquoi ? Après tout, ils partagent la même religion...
SPENCER : Oui, mais la religion est une chose ; sa place et son influence dans la vie d’une personne est une autre histoire. Nous avons tous de nombreuses loyautés et priorités dans la vie. Les conflits dont vous parlez proviennent de conflits culturels et politiques dans leurs pays d’origine, et qui finissent pas être importés en Europe.
ANNIKA: Dans l’histoire humaine, y a-t-il déjà eu des groupes musulmans qui se sont intégrés de plein gré, et ont adopté les valeurs culturelles d’un pays d’accueil non-musulman?
SPENCER : Non.
ANNIKA: Qu’est que l’avenir réserve a l’Europe ? Avez-vous un message pour nos dirigeants européens sur une démarche à long terme qui engendrerait une intégration harmonieuse des musulmans ?
SPENCER : Sans un renversement des politiques actuelles sur de nombreux problèmes, l’Europe sera islamique d’ici la fin du siècle ainsi que Bernard Lewis l’a prédit. Les dirigeants européens se rendront compte que dans l’ensemble, les musulmans refuserons l’intégration harmonieuse qu'elle qu'elle soit ; seule primera l'imposition de la loi islamique en Europe.
ANNIKA: Je vous remercie Mr. Spencer d’avoir pris le temps de nous répondre. C’est un privilège de vous interviewer….
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