Un rapport parlementaire sur l'obésité, dévoilé par Le Parisien, préconise de passer le taux de TVA de 5,5% à 19,6% sur les produits de grignotage, comme les barres chocolatées ou les chips.
Après la taxe pique-nique et le bonus-malus écologique, la taxe «barre chocolatées» ? Le Parisien dévoile dimanche les conclusions d'un rapport parlementaire sur l'obésité, qui préconise notamment de surtaxer les produits favorisant la prise de poids.
La mission parlementaire d'information sur la prévention de l'obésité, présidée par la députée UMP des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, veut faire de l'obésité une « grande cause nationale ». Face à ce souci majeur pour l'avenir, alors que 17% de la population est déjà en surpoids, les députés ont proposé 25 mesures.
Parmi celles-ci, une proposition-phare : faire passer la TVA de 5,5% à 19,6% sur les produits dits «de grignotage» ou de «snacking» : barres chocolatées, sodas, chips, confiseries… autant de produits hyper-caloriques et donc favorisant l'obésité.
A l'exception des boissons alcoolisées et du chocolat de dégustation, tous les produits alimentaires sont aujourd'hui assujettis à une TVA de 5,5%. Le but de la mesure serait de ramener ceux qui ont le plus grand facteur de risque d'obésité à 19,6%
Levée de boucliers
Une proposition qui va dans le sens de ce que préconisaient l'Inspection générale des Finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Le raisonnement des parlementaires et des inspecteurs est non seulement sanitaire, mais aussi économique. Selon eux, le coût de l'obésité ne représente pas moins de 7 à 8% des dépenses de santé en France.
Un chiffre qui pourrait exploser : le rapport évoque le spectre de 30% des Français touchés en 2020, ce qui coûterait alors jusqu'à 14% des dépenses de la sécurité sociale. La taxe permettrait donc de renflouer la sécu.
Quelques jours après le recul du gouvernement sur la «taxe pique-nique», Xavier Bertrand, ministre du Travail, a aussitôt fait part de son hostilité à cette proposition. «Je n'y suis pas favorable, parce que vous savez ce qui se passerait ? Ça augmenterait les prix, et je ne suis pas sûr que ça change les comportements», a-t-il expliqué sur Europe 1. Les industriels du secteur avancent le même argument : «En pleine crise du pouvoir d'achat, ce n'est pas vraiment une bonne idée», explique Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires.
Même les nutritionnistes sont contre cette proposition : « Les barres chocolatées ne sont pas à l'origine de l'obésité chez l'enfant, affirme au Parisien le professeur Patrick Tounian, de
l'hôpital Trousseau à Paris. C'est une prédisposition. Diaboliser ainsi des aliments ne réglera pas les problèmes de surpoids. »
lefigaro.fr