Suivent les éternelles considérations sur le calendrier, le SDRIF a été adopté par l’Assemblée Régionale cette semaine contre l’avis de Christian Blanc qui reproche le manque d’ambition du document. Christian Blanc aurait voulu que Jean-Paul Huchon président de la région repousse de quelques mois l’adoption du SDRIF, rappelle le Journal du Dimanche et de citer Christian Blanc : « J’ai dit au président Huchon : “on se met autour de la table en janvier-février”. C’est du bon sens. La réponse a été “non”. Tant pis, on ne va pas se fâcher. » Soit, le SDRIF (Schéma Directeur de la Région Ile-de-France) manque d’ambition, c’est vrai. Mais ce ne sont pas les arguments d’un Christian Blanc comme sa sortie sur Métrophérique soi-disant dépassé de 15 ans qui donnent envie de s’asseoir à table. Quant au bras de fer sur la date, on peut tout de même se poser la question du fait du prince ou au moins du Gouvernement. L’adoption du SDRIF a suivi une procédure légale, et qu’on aime ou non le texte (on connaît les réserves de Paris est sa banlieue), il faut le reconnaître et faire avec. Mais qu’un gouvernement arrive en disant, ça ne me plait pas, ce n’est pas le bon calendrier, ce n’est pas non plus acceptable. Là, au-delà des arguments contestables de Christian Blanc sur Métrophérique, ou sur sa volonté d’attaquer le dossier « territoire après territoire » (admirons au passage la vision d’ensemble et la recherche de cohérence du secrétaire d’Etat), c’est une question de respect des institutions et de confiance dans l’application de la règle du jeu qui est posée.
Bref, avec ce rétropédalage pas très glorieux du secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale on comprend pourquoi il n’aime pas sortir de son mutisme. Quant au petit jeu de poker menteur sur le calendrier entre l’Etat et la Région, il est franchement nul. Si l’on veut encore plus embrouiller et troubler le grand-public qui a du mal à s’y intéresser et ne comprend pas grand-chose à ce débat continuons. D’ailleurs on se demande ce que les lecteurs du Journal du Dimanche comprendront, page de droite Christian Blanc essaie de réparer sa boulette sur Métrophérique et se raccroche aux branches avec un “ni pour ni contre”, quand sur la page de gauche, sa collègue du gouvernement Valérie Pécresse, candidate UMP à la présidence de la région déclare que « le projet le plus structurant, c’est Métrophérique. Il coûte 6 milliards d’euros. La région prévoit de le réaliser…dans vingt ans, alors que selon la RATP, il peut sortir de terre dans dix ans. Faisons-le en dix ans ! »
Les Parisiens, qu’ils soient du petit Paris intra-muros, ou du Grand-Paris avec l’extra-muros et l’ensemble des habitants de la région-capitale, habitants de la région Ile-de-France méritent une nouvelle fois mieux que ce mauvais jeu de pouvoir, stupide et destructeur.
Jean-Paul Chapon