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Largement en tête dans les sondages, le Premier Ministre sortant aborde les débats avec confiance alors même qu'ils constituent la dernière fenêtre de tir pour son opposant en vue de changer la donne.
Après un début de campagne laborieux marqué par la suspension du Directeur de Communication du Parti Conservateur, Stephen Harper s'installe en tête avec une marge de sécurité à 20 jours du vote.
Actuellement, le Parti Conservateur est donné à plus de 40 % des intentions de vote là où le Parti Libéral plafonne à 25 %.
Comment expliquer cette situation avec un tel écart ?
1) Le Parti Conservateur est parvenu à installer l'enjeu dominant : le leadership.
2) Face à cet enjeu, Stephen Harper apparaît comme le plus performant et le plus crédible. Stéphane Dion n'est pas parvenu à s'imposer. Il n'a pas le charisme nécessaire. Mais surtout, le Parti Conservateur est parvenu à faire passer l'idée que le programme du Parti Libéral imposerait de nouvelles taxes.
3) Cet enjeu de leadership prend une tournure particulière avec la crise financière redoutée par l'opinion.
Universitaire bien rodé aux échanges conceptuels, Stephen Harper devrait bien résister aux débats.
Né et élevé à Toronto, Stephen Harper est titulaire d'une maîtrise en économie de l'Université de Calgary.
Il a été adjoint d'un député et conseiller politique avant d'être élu au Parlement en 1993.
Au Parlement, Stephen Harper s'est battu contre le gaspillage au gouvernement, a défendu l'allégement fiscal et a joué un rôle de premier plan dans le cadre du débat sur l'unité nationale.
Il a poursuivi ce combat quand il a quitté le Parlement pour diriger l'un des groupes de pression les plus importants du Canada.
En 2002, Stephen Harper est retourné au Parlement comme chef de l'opposition officielle et a commencé à jeter les fondations de la réunification du mouvement conservateur au Canada.
Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada, Stephen Harper est le député de Calgary Sud-Ouest.
En 2006, il a gagné alors même que bon nombre des observateurs étaient persuadés qu'il n'avait pas réussi son recentrage. Mais le Gouvernement sortant a été emporté par le scandale des commandites.
Alors même que le Gouvernement Harper a été impacté par des scandales non négligeables, il est parvenu à déporter l'enjeu et demeurer ainsi dans la course.
Il s'adresse désormais aux classes moyennes auprès desquelles il effectue un immense effort de recentrage et capitalise beaucoup son image familiale.
Sa femme Laureen et leurs deux jeunes enfants, Benjamin et Rachel, sont mis à contribution de façon désormais permanente.
Avec un corps de doctrine solide, S. Harper a toujours bien tenu ses débats contradictoires.
Il faudrait un exploit de Stéphane Dion pour changer cette donne et rouvrir le jeu.