Les crises sont salutaires quand elles sonnent une alerte qui peut permettre d'éviter des malheurs plus grands et permettent de prescrire des thérapies qui soignent des maux mortels. Encore faut-il que les diagnostics soient bons et les remèdes adaptés. Il est des chances qu'il est criminel et suicidaires de ne pas saisir. L'Europe est face à une chance historique : celle de renouer avec les fondamentaux oubliés de la construction européenne. Et avec les bases du « modèle économique et social » qui n'aurait jamais du cesser d'être sa marque. Puisque c'était, avec la paix, sa raison d'être.
Il ne s'agit évidemment pas ici de se réjouir des malheurs de ce système devenu fou ou plutôt déclaré fou depuis longtemps par une série d'esprits de tous bords politiques, y compris chez certains de ceux , comme Georges Sorros, qui ont su en profiter... La facture de la fracture actuelle va s'alourdir encore. L'optimisme de quelques politiques, comme Mme Lagarde, relève de la méthode Coué et d'un excès de tranquillisants. Ou d'une politique délibérée de l'autruche en dépit des exhortations au « langage de vérité » proclamé mais non pratiqué au sommet de la république française.
Cette facture sera financièrement, économiquement et socialement lourde notamment chez les plus pauvres des « agents » comme on dit à Berçy en parlant des... gents... Un « a », privatif intéressant en cette ère de déshumanisation de la Personne !
Elle serra douloureuse aussi dans les pays qui , pour cause endettement excessif, disposent d'une marge manœuvre bien faible. Sarkozy va bien devoir finir par s'en rendre compte.Et les malheurs de l'Amérique ne feront le bonheur de personne sauf de ceux qui ne sont plus seulement des spéculateurs mais des criminels de » l'économie réelle », comme on dit aussi à Berçy et ailleurs comme si les milliards publics qui sauvent du naufrage total les aventuriers de « l'économie casino » étaient ...virtuels.
Mais ce qui a été accepté par l'Europe et encouragé en Europe par inconscience, endoctrinement, snobisme irresponsable, mimétisme imbécile peut encore être rejeté. Ce ne sont pas les « dogmes européens » selon la formule de Sarkozy qu'il faut faire exploser : ce sont les dogmes néo-conservateurs importés d'Outre-Manche et d'Outre Atlantique par et depuis Thatcher et Reagan sur le continent européen qu'il faut d'urgence jeter aux orties.