L’Enfant du peuple ancien : toute l’humanité lui appartient

Par Christian Tortel

L’enfant du peuple ancien d’Anouar Benmalek (2000) a été publié en Livre de Poche cette année. Ce roman d’aventure historique à haute portée politique, terriblement captivant, raconte un génocide oublié, celui des Aborigènes de Tasmanie, à travers la figure d’un enfant survivant, Tridadir, ” l’enfant du peuple ancien “.

L’argument en trois lignes : ” En 1918, dans l’Etat australien du Queensland, Kader assiste à l’agonie de Lislei, sa femme, et se souvient de Tridarir, leur fils adoptif. Ils se sont rencontrés alors qu’ils s’évadaient du bagne de Nouvelle-Calédonie sur un bateau avec Tridarir à son bord. L’enfant, dont les parents ont été tués par des chercheurs avides d’ossements à vendre aux musées, était le dernier Aborigène de Tasmanie. “

Traduit en huit langues, il est en projet d’adaptation au cinéma.

Si l’on y revient aujourd’hui, c’est pour signaler l’entretien signé Nadia Agsous d’Anouar Benmalek, publié ce 24 septembre par Le Mague.

” En écrivant ce livre, se souvient l’écrivain, à aucun moment je n’ai eu le sentiment que je m’éloignais de l’Algérie. Bien au contraire, j’avais la conviction que je participais en tant qu’Algérien à la grande aventure de l’Humanité. Le fait d’appartenir à tel ou tel pays ne doit pas constituer une entrave à l’expression de ma part d’Humanité. Je fais partie de plusieurs mondes. Et un écrivain n’est pas réduit au pays dont il est issu. Toute l’Humanité lui appartient. “

Selon l’écrivain Mohamed Dib, L’Enfant du peuple ancien est un roman qui a permis de « sortir de la ghettoïsation de la littérature maghrébine ».

Son dernier roman Ô Maria, vient tout juste de sortir en version Livre de poche.

Anouard Benmalek a été de 1988 à 1991, Secrétaire général du Comité algérien contre la torture (CACT). En Algérie, en octobre 88, des jeunes ont manifesté pour réclamer des conditions de vie plus décentes. Ces événements ont causé des centaines de morts par balle et des actes de torture.

Voir le site de l’auteur, 20 ans après Octobre 88.

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