Extrait de "L'histoire des nôtres, un héritage - Sainte-Germaine-Boulé, 1933-2008";
C’est en septembre 1936 que fut donné le nom « Boulé » à notre bureau de poste. En analysant les divers noms donnés aux bureaux de poste de cette période, on constate que le nom attribué était la plupart du temps celui du canton ou encore celui d’un personnage politique ou important de la période (1). Selon quelques versions obtenues et entendues, et qui nous semble des plus plausibles, notre bureau de poste aurait été nommé en honneur de Mgr Auguste Boulet, président de la Société diocésaine de colonisation, qui s’occupait justement de l’organisation des nouvelles paroisses de l’Abitibi. Mal orthographiée, la version aurait dès lors été adaptée et rattachée à un autre personnage ayant un nom se rapprochant de l’orthographe donné : Hélène Boullé, l’épouse de Samuel de Champlain. Cette dernière est venue au Canada en 1620 et est repartie en 1624 sans avoir marqué vraiment l’histoire du Canada. Il est donc bien peu probable qu’on ait eu l’intention d’honorer sa mémoire. Nous aimons bien croire que l’intention première était d’honorer Mgr Auguste Boulet et que pour une barre de « t » mal reconduite, on décidera d’attribuer finalement à Hélène Boullé la version officielle de la désignation « Boulé ».
(1) Le bureau de poste de Roquemaure a été nommé "Bélec" au tout début en l'honneur du Charles Bélec, notre député fédéral du comté de Pontiac entre 1930-1935. Laferté fut nommé en l'honneur d'Hector Laferté, ministre de la Colonisation en 1934. Le bureau de poste de St-Vital de Clermont s'est appelé "Blais" en l'honneur de notre député du temps Frank Blais.
Argumentation:
1. L'épouse de Samuel de Champlain s'appelait Hélène Boullé (avec 2 l), fille de Nicolas Boullé. Référence: http://monsite.wanadoo.fr/champlain-and-co/page3.html
2. Mgr Auguste Boulet a été baptisé le 19 juin 1868 à St-François-de-la-Rivière-du-Sud, comté de Montmagny. L'origine possible et probable de la confusion du nom pourrait provenir de son extrait de baptême. Il a été en effet baptisé sous le nom de Joseph Auguste Onésiphore BOULÉ, fils de Vilmer Boulé et Delvina Blais. Il s'agissait sans doute d'une erreur du prêtre puisqu'ailleurs on le retrouve sous Boulet.
3. Dans le livre "Bâtisseurs de Pays" d'Ernest Laforce, on mentionne que l'Abitibi gardera de Mgr Boulet un souvenir impérissable pour l'élan qu'il a donné au mouvement de colonisation dans ce pays neuf. C'est en 1933, lors d'une réunion à l'École d'agriculture de Sainte-Anne de la Pocatière que Mgr Boulet décida la fondation de la Société de colonisation. C'est par l'entremise de ce mouvement, rapporte-t-on, que naîtront en autres Roquemaure, St-Laurent, Ste-Germaine, Manneville, Preissac, Destor, Montbrun et Cléricy. Mgr Auguste Boulet fut donc associé à l'organisation et à la fondation de notre municipalité.
4. Dans des travaux d'étudiants où des entrevues furent réalisées, des pionniers, dont le curé Joseph-Alfred Roy,ont fait mention que l'origine de Boulé se rapportait à Mgr Boulet.
5. Mgr Boulet est venu à Roquemaure en septembre 1934. Il est venu à Destor en août 1935 et c'est lui qui y a célébré la première messe.
6. Serait-ce Mgr Boulet lui-même, prenant connaissance de la mauvaise orthographe de son nom, qui attribuera le BOULÉ de notre municipalité à Hélène BOULLÉ, appellation s'y rapprochant le plus.
Je serais donc favorable à ce qu'on réhabilite la mémoire de Mgr Boulet en lui attribuant l'origine de notre appellation. Contrairement à Hélène Boullé, il a fait énormément dans l'organisation des paroisses en Abitibi.
Richard