La fosse des Mariannes est la fosse océanique la plus profonde actuellement connue, et l'endroit le plus profond de la croûte terrestre. Elle est située dans la partie nord-ouest de l'océan Pacifique, à l'est des Îles Mariannes aux coordonnées 11°21′N 142°12′E / 11.35, 142.2, à proximité de l'île de Guam. Le point le plus bas se situe selon les relevés entre un peu moins de 11 500 mètres et un peu plus de 11 000 mètres de profondeur.
Si le trajet sur la surface les océans est pratiqué de longue date, l'exploration des fonds marins ne fut possible que récemment.
Le point le plus profond des océans est l'abysse Challenger de la fosse des Mariannes, situé dans l'océan Pacifique près des îles Mariannes du Nord. Complètement exploré en 1951 par le navire britannique Challenger II, sa profondeur maximale atteint 10 923 m.
La plupart du plancher océanique est inexploré et n'est pas cartographié. Une carte globale des fonds marins avec une résolution de 10 km, créée en 1995 sur la base des anomalies gravitationnelles de la surface océanique, est en constante amélioration grâce a l'accumulation des mesures altimétriques dont on calcule une moyenne.
Les abysses présentent des conditions écologiques qui en font un milieu très spécifique et n'ayant rien, à priori, de particulièrement favorable au développement de la vie :
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pas de saisons, ni de variations en tous points de l'océan profond
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plus de lumière mesurable en dessous de 500 m de profondeur, donc le noir absolu
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une température moyenne au fond des océans de 2°C vers 3000 m, et qui varie entre 0,5 et 1,5°C à 5000 m
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une pression équivalente à 300 bars à 3000 m et jusqu'à 1 tonne à 10 000 m, l'équivalent d'une grosse voiture sur l'ongle du pouce !
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peu d'éléments dissous : oxygène, azote, gaz carbonique…
Pourtant, des organismes vivants ont réussi à faire leur place là où la photosynthèse est irréalisable. Leurs seuls buts : mettre en oeuvre toutes les stratégies possibles pour assurer les fonctions primitives de leur vie : se nourrir, se protéger et se reproduire. La science fiction ne peut rivaliser avec l'extravagance des créatures abyssales. Les caractéristiques particulières de ce milieu de vie ont contraint les organismes vivants a faire preuve d'imagination pour s'adapter et évoluer, notamment par rapport au manque de lumière (pas de photosynthèse) et à la pression de l'eau. Cela donne des formes et des comportements proches des monstres préhistoriques à l'image du célèbre poisson ogre, Anoplogaster cornuta, de ses longues canines et cavités muqueuses effrayantes ! La principale invention face à l'obscurité reste la bioluminescence qui est la capacité qu'ont certains animaux à produire de la lumière. C'est le cas du poisson lanterne, Histioteuthis sp., ou du diable noir, Melanocetus johnsoni. Dans un monde où l'obscurité est omniprésente, cette qualité paraît indispensable pour chasser (en attirant les proies, en les éblouissant…) ou pour se protéger (en faisant diversion avant la fuite). Feux d'artifices éphémères, lanternes qui s'agitent, jets de mucus remplis de photons… Le spectacle est fascinant.
Remarque: nous sommes toujours au stade de recherches, les abysses sont toujours mysterieuses et pleine de surprises.