Quand j'ai eu mon Bac, comment dire, c'est incroyable la sensation que j'ai eue , ça a soufflé en moi très fort, comme un souffle de liberté, obtenue, ou quelque chose comme cela. A l'époque, je regardais droit devant, plus enclin au futur qu'au maintenant. Passons sur les années Fac...
Quand j'ai été embauché "pour de vrai" , c'est-à-dire lâchant les sphères hasardeuses du contrat à durée déterminée pour embrasser pleine boucher le fameux contrat à durée indéterminée, comment dire, c'est incroyable la sensation que j'ai eue, ça a soufflé en moi très fort, mais sur la nuque cette fois. Un souffle froid, rauque, ou quelque chose comme cela. Je n'y ai pas trop prêté attention. A l'époque, je regardais droit devant, plus enclin au futur qu'au maintenant. Passons.
Quand j'ai démissionné de mon CDI, quittant derechef les sphères hasardeuses de l'éternité salariale pour embrasser pleine bouche une nouvelle aventure professionnelle à durée relative, c'est incroyable la sensation que j'ai eue. Ca a soufflé en moi très fort, comment dire, en stéréo cette fois, avec d'un côté le froid sur la nuque qui s'en va et de l'autre comme un parfum de liberté retrouvée. J'avais l'impresson de quitter une prison. Mais j'étais taraudé, en même temps. Je n'y ai pas trop prêté attention, je regardais droit devant, plus enclin au futur qu'au maintenant. Passons.
Quand j'ai changé de péniche, et débarqué sur mon lieu de travail actuel, c'était il y a huit ans, traversant la France pour embrasser pleine bouche une carrière qui me verait servir la terre natale, c'est incroyable la sensation que j'ai eue. Ca a soufflé trés fort en moi. Comment dire, en stéréo, y'avait le chaud et le V de la victoire, comme on fait quand on atteint un objectif, et en même y'avait ce froid dans la nuque au point qu'au bout de trois jours, trop grande la péniche, trop paquebot, je me disais que si j'étais lucide, je ferais mieux de m'en aller. Je n'y ai pas prêté attention, je regardais le maintenant, le futur me semblait loin. Passé. Oui, c'est ça : très passé.
Il faut y passer. Passons.