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En dehors de toute la polémique qu’il a pu engendrer, Martyrs est un film délicat à analyser. On en ressort le cœur aux bords des lèvres, bouleversé par ce spectacle dégueulasse auquel on vient d’assister. On a envie de ne pas aller plus loin que ça, pour preuve les critiques unanimement désastreuses.
Mais le film mérite néanmoins quelque efforts.
Car par certains côtés c'est proprement génial, et gonflé.
Par d'autres c'est une purge sans nom, suintant l'amateurisme et à peine digne d'un snuff movie.
Le film est par contre très généreux, à la croisée de plusieurs genres : récit de vengeance, torture-flick, fantastique pur. Et chacune de ces dénominations ont droit à leur partie du film.
Le récit de vengeance est violent et frondeur, même si l'interprétation laisse franchement à désirer. Le fantastique fait un peu office de caprice d'enfant, à cause d'un réalisateur qui veut trop en mettre, mais rend l'atmosphère du film beaucoup plus malsaine.
Quand l'oeuvre se transforme en porno de torture, le spectateur devient moins clément. Une vingtaine de minutes de tortures, sans fil narratif, sans lien véritablement cohérent, juste le plaisir de maltraiter et humilier une actrice dévouée corps et âme au projet.
C'est abject, révoltant, et surtout insupportable.
Et puis viens cette fin, cette idée qui tient le film.
Qu'on la cautionne ou pas, elle remet joliment en question ce que l'on a pu voir, et on arrive à trouver dans le pire des spectacles une certaine poésie morbide.
Martyrs ne s'adresse pas aux petites natures, et ne laissera personne indifférent.
Mais on se demande quand même où trouver de l'intérêt à l'entreprise.