Des solutions pour sauver nos mayens

Publié le 26 septembre 2008 par Danielle
REVUE DE PRESSE - Comme le souligne "Follonier" dans un récent commentaire lié au démontage d'un mayen près de la Moubra pour le reconstruire au Hameau de Colombire, il existe d'autres pistes qui peuvent permettre de sauver nos mayens avant de les voir tomber en décrépitude. C'est Le Nouvelliste qui en parlait en août dernier et nous vous proposons de relire ci-après l'article rédigé par Pascal Fauchère:

Le mayen. Un terme évocateur en Valais. Synonyme de traditions, d’attaches et, désormais, de loisirs. Sauf qu’aujourd’hui, mayen rime parfois avec cassetête successoral. Et son corollaire, la ruine du bâtiment au bout d’une génération. Souvent, les problèmes d’hoiries sont résolus par la vente du patrimoine. Les Valaisans en savent quelque chose… Confrontée à ces difficultés, une famille - au sens large - a imaginé une solution originale pour son mayen au-dessus de Montana. La clef du problème? Créer une association. En toute intelligence.

 

Restauration et musée

L’idée remonte à 2005. Comme un peu partout en Valais, quatre cousins posent un triste constat. «Leur» mayen, datant de 1873, compte 31 bénéficiaires. Et risque de partir complètement en désuétude si des travaux de conservation ne sont pas entrepris. Or le temps presse et personne n’a les moyens de racheter seul le bâtiment. Les compères décident alors de constituer, à l’attention des bénéficiaires de l’hoirie, un dossier de motivation pour rénover le mayen d’Albertine et Fabien Rey, leurs grands-parents. Les objectifs sont à la fois simples et ambitieux. Il s’agit de retaper le bâtiment et de permettre son utilisation à tous les descendants. Dont certains sont connus au-delà du cercle familial: le coureur Jean-Yves ou le député Pascal. Le but est aussi de préserver les liens de l’hoirie et constituer un musée de famille regroupant des objets, des écrits et des souvenirs.

110 000 francs de fonds

Et ça ne traîne pas. Les promoteurs du projet prélèvent 10000 francs sur l’hoirie. Un montant prêté pour la phase exploratoire qui nécessite une taxation actualisée du mayen, des frais d’étude et des frais de notaire. La bâtisse est estimée à quelque 65 000 francs sans les terrains. Une association est créée. Le mayen est sorti de l’hoirie et inscrit dans la nouvelle entité. 22 membres actifs paient une part de 5000 francs pour constituer un fonds de rénovation, soit 110000 francs.

Cette somme permet l’acquisition des matériaux pour les travaux qui sont effectués par les membres de l’association. Plus de 3500 heures de corvées ont été réalisées depuis le début du chantier. Un architecte a été engagé en qualité de «regard extérieur». «Nous souhaitions une vision neutre, un conseil et un arbitrage si besoin entre les diverses propositions que feraient nos membres», justifie Valérie Claivaz, à la base du projet. Et que faire avec les personnes non intéressées? «L’objectif était de n’exclure personne. Les neuf membres passifs ont droit à la valeur fixée avant rénovation. Ils pourront entrer dans l’association en tout temps en s’acquittant de leur participation financière. De plus, ils pourront utiliser le mayen moyennant une location. Le non-paiement des 5000 francs ne détruit pas le droit historique de la hoirie et des descendants même si certains n’ont pas voulu participer dès le début.»

Reste qu’actuellement, la rénovation avance et devrait être terminée d’ici à l’été 2009. Le mayen sera occupé via un système de réservation par l’internet accessible à la seule hoirie. «L’idée est que plusieurs familles séjournent en même temps.On ne se voit qu’aux mariages et aux enterrements...» Les initiateurs espèrent disposer d’une vingtaine de places. Et la rénovation a déjà amélioré les rencontres. «Toutes les générations y participent», relève avec fierté Sylvain Rey, responsable des travaux. L’exemple pourrait donner des idées à d’autres familles valaisannes…

  • Source: Le Nouvelliste