Voici ce qu'écrivait dans la presse un critique "avisé" lors de la première exposition de peintres impressionnistes à Paris en 1867:
" La rue Le Pelletier n'a pas de chance. Après l'incendie de l'Opéra, une autre calamité s'est abattue sur le quartier. On vient d'ouvrir chez Durand-Ruel une exposition de soi-disant peinture. Le passant inoffensif entre, attiré par les affiches, et un terrible spectacle s'offre à sa vue. Cinq ou six déments, dont une femme, se sont réunis pour exposer leurs oeuvres. J'ai vu des gens éclater de rire devant ces tableaux; quant à moi, j'ai souffert. Ces prétendus artistes se veulent intransigeants, "impressionnistes". Ils prennent une toile, de la peinture et un pinceau, répandent de la couleur au hasard et apposent leur signature. C'est comme si les pensionnaires de Charenton ramassaient les cailloux du chemin, croyant trouver des diamants."
Rien n'a changé depuis ou presque. Il y a plus de quinze ans, j'ai assisté, lors d'une expo collective à Orléans, à une scène presque similaire. Les acteurs ont changé; les propos, toujours les mêmes, les commentaires, affligeants...