Portrait...de mon bikini

Publié le 16 juillet 2007 par Croquemadame
Sorti du 2e tiroir de ma commode, j’entrepris pour Croque-Madame d’interviewer mon deux-pièces... Lui si proche de mon intimité, et moi si peu au fait de la sienne.... Etalé confortablement sur mon canapé, je lui tends l’oreille. Entretiens.


Croque-Madame : Une question me brûle les lèvres, quel est votre âge ? le temps passe et vous n’avez pas pris un pli....
Bikini : Officiellement, je suis né en juillet 1946. Enfin ça c’est la date du dépôt de brevet... Officieusement certaines mosaïques romaines trahissent ma présence dès le IIIe siècles ap J.C... Mais vous savez ce que c’est, personne n’aime avouer son âge
CM : Parlez-moi un peu de votre enfance, vous aviez de bon rapport avec vos parents ?
BKN : Père était un créateur français de géni, Louis Réard. Le premier à avoir eu l’idée de faire du Deux en Un, bien avant le shampoing... Côté Maternel, on peut dire que j’ai été servi... Plusieurs Maman ont aidé à m’élever, en mettant leur plastique au service de ma notoriété... Il y a d’abord eu Micheline Bernardini, elle était danseuse nue au Casino de Paris. C’est elle qui m’a porté la première, dès 1946. Ensuite, il y a eu Brigitte Bardot, en 1956 dans « Et dieu créa la femme », Dalida bien sûr. Et en 1962, l'actrice Ursula Andress a fini de me rendre célèbre, dans « James Bond 007 contre Dr. No »
CM : D’où vous vient ce nom qui paraît taillé sur mesure ?
BKN : En fait, la signification de mon patronyme est bien moins glamour que ce qu’il n’y paraît. Bikini est le nom d’un territoire, dans les îles Marshall, qui fut le théâtre d’essais atomiques américains en 1946...
CM : Quel est le rapport ?
BKN : C’est une idée de Père... Il espérait qu’en m’appelant Bikini, j’aurais autant d’effet que la Bombe H....Il avait beaucoup d’humour ! Il voulait que le bikini soit la première bombe « ana-atomique » (rire)


CM : Vous avez effectué une carrière fracassante, mais ça n’a pas toujours été évident d’assumer le statut de « plus petit maillot de bain du monde »...


BKN : C’est vrai, j’ai eu des débuts difficiles. J’étais bien trop avant-gardiste...Résultat dès ma naissance, j’ai été banni des plages en Italie, en Espagne... En 1949, les préfectures françaises m’ont interdit sur l’ensemble de la côte atlantique. Aux Etats-Unis, j’étais persona non grata sur les écrans de cinéma... en Allemagne il a fallu attendre 1970 pour que je puisse être autorisé dans les piscines.
CM : Aujourd’hui vous êtes rentré dans les mœurs... et votre place dans la valise des vacances est acquise...
Oui c’est vrai, mais la concurrence est rude... Surtout depuis la dernière décennie...Le monokini me fait de l’ombre et le microkini (ie : bikini string, son cousin germain) me marque à la culotte... On me reproche de laisser trop de trace de bronzage, et de ne pas aller assez loin dans l’échancrure, c’est un comble non ?
Propos recueillis par Lucie LOURDELLE.