Le budget 2009 ne sera pas à l’équilibre, ce n’est pas une grande nouvelle car ce n’est pas une spécialité, ni une habitude
française, il ne faut pas être sortis de l’ENA pour s’en douter. En revanche, nous venons d’en savoir un peu plus aujourd’hui sur les montants du déficit qui seront retenus pour 2009.
Fautes avouées, fautes à moitié pardonnées, semble être le credo du gouvernement à l’occasion de cet exercice budgétaire, Il fait donc son mea culpa à Bruxelles : Oui, nous ne
tiendrons pas ce à quoi Dominique De Villepin s’était engagé, c’est à dire un retour à l’équibre budgétaire en 2010. Ce même gouvernement avait repoussé cette échéance en 2012 en 2007 et
confirmé au mois de mars 2008 de cette année cette même échéance.
L’équilibre budgétaire, ce serpent de mer national sera donc de retour au mieux en 2013. Cette gabegie financière annoncée ne me semblerait pas désagréable à l’oreille si les causes de ce déficit
prévisionnel avaient été sociales. En effet, la crise économique sui s’annonce et qui risque d’être longue, aurait pu être provisionnée afin d’amortir les soubresauts actuels. Mais tel n’est pas le
cas.
Le gouvernement Fillon fait amende honorable en affichant un déficit prévisionnel à 52.1 milliards d’euros, soit 10 de plus que ce qui était prévue pour 2008, tout en intégrant dans cette même
prévision 31000 suppressions de postes dans la fonction publique censés montrer sa « bonne volonté » vis à vis du censeur Bruxellois.
J’espère que le censeur se montrera à la hauteur de la tâche qu’il s’assigne afin que les institutions européennes ne soit pas trop bafouées par ces engagements Français de Gascons qui, selon la
formule consacrée, ne seraient susceptibles d’engager que ceux qui y croient. Bref, ce qui est affligeant dans tout cela, c’est de voir que les engagements Français vis à vis de nos partenaires
Européens sonnent particulièrement faux et laissent croire que nous tirons la couverture de notre coté. Ce qui est d’ailleurs vrai.
Le déficit prévisionnel Français sera donc de 1O milliards de plus par rapport à celui de 2008. Tout cela était fort prévisible, le paquet fiscal a brûlé toutes les marges de manœuvre l’an
dernier pour stimuler une relance qui n’est jamais venue. Les moins values fiscales de ces mesures par contre reste en vigueur, elles.
Mme Betancourt (actionnaire majoritaire de L’Oreal), à son âge, se retrouvera sans doute encore l’an prochain avec une ristourne fiscale de plusieurs dizaine de millions d’Euros. Je sais je
persifle….Mais que voulez vous, les futurs chômeurs de la crise économique qui s'annonce, eux, vont avoir des fonctionnaires zélés sur leurs dos pour leur mettre la pression afin de sortir aussi
vite que possible du fichier de l’ANPE ,qu’ils le veuillent ou non, et ça c’est nouveau.
Deux poids, deux mesures, rien de nouveau en Sarkoland. Quelque chose n’est cependant pas très sain, en effet s’il est de notoriété publique que les gouvernement de gauche ne sont pas des fanas de
l’équilibre budgétaire ; ce qui est nouveau maintenant, c’est que les gouvernements de droite successifs le sont tout autant.
Tout ceci nous amène droit à ce chiffre formidable, le coût des intérêts de la dette a augmenté de 4 Milliards d’euros en 2008 par rapport à 2007. Heureusement que l’argent n’a pas d’odeur,
sinon cet argent sentirait bon l'UMP.
Dois je rappeler l’engagement du président Sarkozy en mai dernier lorsqu’il fallait rassembler une majorité au centre en
vue de l’adoption de la constitution : il souhaitait que les budgets de l'état, de
la sécurité sociale, et des collectivités territoriales (elles apprécieront cet engagement sans concertations sur leurs budgets, car elles sont responsables de celui-ci et donc des marges de
manoeuvre qui lui sont associées légitimement, la remarque vaut également pour la sécurité sociale) soient en équilibre dans la cadre d'une programmation pluriannuelle.
Je qualifiais cette déclaration de mensonge constitutionnel.... il y'a seulement quatre mois.
Evolution de la Dette Publique Française